Je risque de me faire incendier mais tant pis, j’assume. Cela me trotte trop dans la tête pour que je ne puisse pas en parler. J’ai simplement attendu que ma colère (provoquée par la discussion) retombe pour rédiger cette note. Et je ne vous parle même pas de celle ressentie par Christophe. Il est timide et calme comme cela mais visiblement, il ne faut pas l’énerver ! Il y a quelques jours, nous avons eu, entre professionnels, un court débat sur nos compétences. Nous n’étions pas du tout d’accord. Mais alors pas du tout et ce n’est rien de le dire. Déjà, nous n’avions pas la même conception de notre clientèle. Qui sont nos clients ? Personnellement, je considère, et la réalité me le prouve, que mes clients sont des généalogistes amateurs. Christophe a la même conception que moi sur le sujet. De ce fait, nous nous considérons comme des intermédiaires entre nos clients et les documents d’archives. Nous faisons le travail que pourraient faire nos clients en salle de lecture mais pas celui qu’ils feraient chez eux. Ils ont besoin de nos compétences parce qu’ils sont bloqués pour une raison ou une autre. Nous sommes donc des débloqueurs, si ce mot peut être employé. C’est aussi le principe de SOS Généalogie et des autres projets que nous mettons en place. Nous accompagnons nos clients. Les autres professionnels considèrent leurs clients comme des ignares en généalogie, à qui il faut tout expliquer, tout apprendre. J’en ai déjà parlé dans une précédente note mais c’est important. Du coup, les compétences développées ne sont pas forcément les mêmes. Dans les deux cas, la pédagogie a son importance. Que ce soit pour tout expliquer ou simplement pour donner le cheminement des recherches, des pistes utilisées ou encore à exploiter. Des ellipses sont possibles dans les explications justement parce qu’ils savent. Première compétence. Dans les deux cas, une certaine qualité littéraire est nécessaire aussi. Faire attention à son français, au choix de ses mots, à l’orthographe, à la grammaire est le minimum du respect à accorder au client. Cela a l’air bête à dire comme cela mais si saviez ce que j’ai lu parfois de la part de certains de mes collègues… Deuxième compétence. Les clients ne sont pas les mêmes ? Mais avoir le sens du commerce, le sens des affaires est primordial. Savoir quel est notre public implique de savoir aussi quelles actions spécifiques vis-à-vis de lui il faut mener. Dans un cas comme dans l’autre, il faut aller chercher ce public. Avoir la volonté de développer notre chiffre d’affaires. Troisième compétence. Avoir une conception différente du public implique une manière différente d’aborder la généalogie professionnelle comme une entreprise. Si l’on considère que le public est ignare, à mon sens, on propose un seul produit : je fais votre généalogie et je vous l’explique de A à Z. Ou j’écris uniquement des ouvrages sur ce sujet (pour moi c’est pareil). Si on considère que le public est un public déjà éclairé, il n’a pas besoin qu’on lui explique tout, il a déjà des compétences. Par contre, à nous d’essayer d’imaginer quelles peuvent être les différentes réponses à mettre en place pour pouvoir l’aider le plus complètement possible. Le développement de l’entreprise passe alors par une capacité d’innovation. Pour moi, cette quatrième compétence est primordiale et c’est là qu’était le point vif des débats. C’est là que la colère s’est mise en place a posteriori pour Christophe et moi. Comment est-il possible de supprimer 30 ans d’évolution dans la généalogie ? En tout cas, c’est l’impression que j’ai ressentie et qui a été le déclencheur colérique. A tort peut-être. Mais j’ai vraiment ressentie une incompréhension de part et d’autre, un étonnement de part et d’autre. Le débat entre nous est loin d’être clos.