Dans le bulletin n° 112 du Cercle Généalogique de Languedoc, j’ai trouvé un article très intéressant de Jean-Marie delli Paoli sur l’histoire de la loi Gouze. Comme il peut être parfois difficile de le trouver (à moins d’aller dans un cercle de généalogie qui fait échange avec lui car il s’agit de ce qu’on appelle de la littérature grise), il m’a semblé intéressant de vous livrer un résumé de cet article, notamment de ses conclusions. Selon l’auteur, toute l’histoire est partie d’une étude du polytechnicien Michel Tesnière, étude qu’il a présenté lors d’une communication à la Société d’Onomastique de Paris le 24 mai 1973. Selon son étude, basée sur des sondages dans les annuaires téléphoniques et analysés à l’aide d’une loi sur les petites probabilités, les patronymes disparaissent. Il renouvelle sa communication deux fois en 1974 et 1979. La Fédération Française de Généalogie intervient auprès des politiques à ce sujet. Deux propositions de loi sont déposées, sans succès, en 1979 et 1989. Les Nations Unies interviennent alors : la France doit s’harmoniser avec les autres pays qui laissent la parité du choix du nom de famille entre les parents. Entre-temps, un autre polytechnicien, René Pelissier, a démontré que Michel Tesnière s’était en partie trompé dans son étude. Les patronymes sont plus importants que ne le supposait Michel Tesnière : 600 000 au lieu de 250 000. 25% des patronymes portés par moins de 100 personnes continuent d’exister après 700 ans d’existence, alors que Michel Tesnière pensait qu’en 75 ou 100 ans, ils auraient totalement disparu. En fait, seuls les noms portés par moins de 20 personnes sont en danger selon les démographes. De même, semble-t-il, n’auraient pas été pris en compte les noms venant de l’immigration. Jean-Marie delli Paoli conclue son article en constatant que le nom reste un marqueur social, familial et historique important. Pouor le Midi de la France, le nom représente un oustal, un clan, une histoire et une culture. Selon lui, y renoncer sera difficile.