J’ai travaillé avec une association pendant quelques années. Mon dernier travail pour eux a été la mise en place puis le dépouillement d’une enquête auprès des lecteurs de leur revue trimestrielle (près de 1500 enquêtes envoyées et envrion 10% de réponses à dépouiller). J’y ai travaillé avec une autre personne. Il nous semblait important, à elle comme à moi, de rendre un travail correct, sans doute pas parfait, mais qu’il serait possible de montrer tel quel à toute personne qui en ferait la demande, comme par exemple les « subventionneurs » (Je ne sais si le mot est correct en français), sans y apporter trop de retouche de mise en forme ou autre. Bien sûr, cela coûte un petit peu plus de sous. Mais c’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui me reproche le fait de vouloir rendre un travail correct. Comme on dit dans le Midi, ça m’espante, c’est-à-dire cela me laisse pantois, les bras ballants. Pour moi, c’est normal. Je dirais même que dans le cadre professionnel, rendre un travail de qualité est indispensable. D’habitude, cela permet même de fidéliser des clients satisfaits de vous avoir confié une tâche que vous leur rendez tirée au cordeau. Il me semble que c’est faire preuve de professionnalisme. Une enquête, quand elle est dépouillée, elle ne peut pas l’être à peu près. Il faut se baser sur tous les résultats sinon le travail de statistique est faussé, biaisé. En un mot subjectif. Autant travailler alors à l’intuition, au feeling. Les résultats seront tout aussi bons et cela sera beaucoup plus simple dans tous les sens du terme pour tout le monde. Cela m’interroge et me remet en question. Sans doute à tort car je sais le faire d’habitude à bon escient et je sais d’avance quand je rate un travail, ce qui n’était pas du tout mon impression pour celui-ci. Volontairement, je ne leur avais facturé qu’un cinquième du temps passé afin que la facture ne soit pas trop lourde. Mais même cela était trop pour eux (alors que l’association a en trésorerie trois fois mon CA HT annuel) et ils ont demandé de réduire la note. J’ai accepté de faire ce geste commercial qui n’a pas été apprécié du tout et pour lequel je n’ai eu que des reproches et aucun remerciement. J’ai préféré alors cesser toute collaboration. Cela me paraissait être la seule solution viable : les laisser dans leur médiocrité (même si le mot est fort). Mais ce genre d’attitude m’interroge. Comment peut-on reprocher à quelqu’un de bien faire son travail ? Voulaient-ils un travail bâclé ? C’est quelque chose qui est complètement en dehors de ma culture d’entreprise. Véritablement incompréhensible pour moi. Un autre monde, voire même un univers différent. Malgré tout, je crois que je vais continuer d’agir comme je le fais. Jusqu’à présent, à part pour cette association, cela m’a toujours réussi et j’ai eu surtout des clients satisfaits qui viennent me redemander du travail. Ce qui est plutôt positif.