La question m’est venue après une conversation avec un de mes confrères. Il me disait que nos confrères généalogistes successoraux étaient meilleurs vendeurs que nous parce que des sommes importantes transitaient entre leurs mains, parce qu’ils avaient tous les jours des contrats de révélation à faire signer. Je ne suis pas sûr que ce soient les seuls critères qui permettent de dire qu’ils sont meilleurs commerciaux que nous, les familiaux. Ce dont je suis sûr, c’est que depuis que notre métier existe, nous avons une forte déficience d’image. Depuis que le métier existe, nous n’avons pas su vendre notre expertise, nous n’avons pas su la valoriser. Plusieurs de mes confrères qualifient les généalogistes familiaux comme des professionnels-amateurs. Ce qui veut bien dire que le pas n’a pas été entièrement franchi. Nous ne savons pas valoriser notre expérience. La plupart d’entre nous sont des généalogistes amateurs qui, à un moment ou à un autre, pour des raisons diverses, avons franchi le pas de la professionnalisation. Mais tout n’a pas suivi. Nous ne savons pas valoriser ces années d’expérience en tant que généalogistes amateurs. Il est vrai que nos confrères successoraux n’ont pas ce genre d’état d’âme. A ma connaissance, la plupart n’ont pas été des généalogistes amateurs, à rechercher leurs ancêtres. Ou s’ils l’ont été, ils savent le faire oublier. Seule compte leur expertise. A mon sens, ce n’est pas que nous soyons moins bons ou aussi bons commerciaux que nos confrères successoraux. Notre problème vient vraiment du fait que nous avons une forte déficience d’image. Nous ne savons pas nous situer clairement. Personne ne s’est servi de ses années de recherche en amateur comme d’un tremplin professionnel. Nous n’osons pas, pour la plupart, valoriser financièrement notre expertise. Et ce depuis que le métier existe. Je me souviens, même si ce n’est plus d’actualité, les plaquettes que j’ai modifié quand Christophe et moi nous nous sommes associés. Je notais : « près de 50 ans d’expérience cumulée ! » C’était bel et bien le cas mais cela me faisait bizarre. Nous étions deux chercheurs, et nous avions entre 45 et 50 ans d’expérience cumulée. A deux ! Mais cela me faisait étrange de le noter. Comme si je l’usurpais, comme si nos âges, moins de 40 ans chacun à l’époque, empêchait de l’écrire, comme si cela ne pouvait pas être crédible. Et pourtant, j’ai commencé les recherches généalogiques à 13 ans et j’en ai 41 maintenant : faites-le compte d’années d’expérience. Il a commencé à 14 ans et en a 34. Je suis en train de réfléchir maintenant comment je vais pouvoir valoriser nos fonds généalogiques sur cette même base. En 48 ans, à nous deux, nous avons accumulé un fonds documentaire conséquent, que je possède en totalité, dont j’ai l’exclusivité commerciale. A valoriser ! A vendre ! Différemment…