Il y a des moments où… Waouh ! Quand un client m’ envoie un document comme celui-ci, je me dis que je ne suis pas arrivé ! Et il veut que je le lise ? Ah, parce qu’il y a des mots de formés ? Bon ! Je ne vais pas m’affoler et y aller lentement surtout, sans s’énerver, lettre par lettre. On n’est pas rendu, comme ils disent au-dessus de la Loire. Mais puisqu’il le faut Quand faut y aller, il faut y aller. Je ne vais pas y envoyer les autres. Par contre, quand c’est déchiffré, c’est le moment où… Il y a une petite fierté qui apparaît, si, si, je ne le cache pas. Je ne le cache pas non plus, des textes comme cela, plusieurs lectures sont nécessaires et à plusieurs. C’est le moment d’avoir des réseaux de paléographes et de les activer. Pour s’éviter de grands moments de solitude devant la feuille blanche. A s’angoisser pour rien. Autant s’angoisser à plusieurs. C’est le moment où je me dis que la paléographie, dans ce cas-là, n’est jamais assez chère. La faire payer à l’heure ? Au mot ? A la page ? Je ne sais pas quel est le plus rentable pour moi et le moins cher pour le client. C’est le moment de trouver un compromis pour concilier tout le monde. Heureusement, la paléographie d’habitude c’est un chouïa plus simple. Des textes comme celui-ci, j’en reçois très peu. Des pattes de mouche où je me dis que si on avait mis un stylo entre les pattes d’une mouche, elle aurait mieux écrit que ce que je suis en train de déchiffrer, cela arrive, surtout le XVIe siècle qui est la période la plus mal écrite. C’est d’ailleurs toujours comme cela, c’est parce que le client ne déchiffre pas qu’il a besoin de moi. Et tant mieux. Je ne me plains pas. Mon utilité est là dans le monde de la généalogie. Et nous sommes tellement peu de paléographes… Mais quand j’ai reçu celui-là, fandechichourle, il va me falloir être zen pour le déchiffrer. Je ne suis là pour personne. Je décroche le téléphone. Prière de ne pas déranger. Cela m’a fait un choc.