Je déteste vraiment ce qui est en train de se passer. Mais il ya des moments où, contre la mauvaise foi, il n’est pas possible de s’en passer. Une cliente m’avait demandé de lui réaliser des travaux de paléographie en urgence. Elle recevait de la famille qui restait peu de temps chez elle et elle voulait lui montrer l’avancement de ses travaux de recherche généalogique. J’avais donc laissé tomber ce que je faisais pour lui rendre le travail en urgence. Bien évidemment, l’urgence a toujours un coût et je lui avais annoncé la couleur. Nous étions d’accord, tout allait bien. J’envoie les documents dans le temps imparti avec la facture. D’habitude, mes clients me paient dans la quinzaine. Là, au bout d’un mois, rien. Je me fends d’une lettre aimable de rappel. Elle me téléphone, me dit qu’elle m’a envoyé le chèque 15 jours auparavant. Problème : je ne l’ai pas reçu. Je lui dis qu’elle y fasse opposition et qu’elle m’en renvoie un autre. Elle se renseigne auprès de sa banque aupravant me dit-elle mais pas de problème. Quinze jours passent, toujours rien. Une deuxième lettre, toujours aimable, pour demander ce qui se passe (la cliente est sur liste rouge, je ne peux la joindre autrement). Pas de réponse. J’ai fait deux autres courriers, moins aimables. Toujours rien. Dans ces cas-là, j’ai horreur de cela mais cela part chez l’huissier de justice. C’est la deuxième fois en neuf ans de carrière. Ce n’est donc pas fréquent. Heureusement. En deux mois, j’ai tout imaginé. J’ai essayé de l’excuser au possible, de me mettre à sa place au maximum. Oui, je sais, ce n’est pas forcément mon rôle mais vous aurez du mal à me changer sur ce point. Et puis il y a un moment où il faut agir : l’huissier. Parce que vous sentez qu’il y a de la mauvaise foi derrière et uniquement de la mauvaise foi. Pour mon précédent client, cela avait été d’une efficacité redoutable. L’huissier lui avait envoyé une lettre en recommandé, j’avais reçu le montant du chèque en retour augmenté des frais d’huissier. A croire que l’enveloppe était prête à partir. Je verrais bien cette fois-ci ce que cela va donner. Mais cela ne me plaît pas.