J’aime replonger dans mes archives. J’y retrouve souvent des documents intéressants. Cette fois-ci, sur la commune de Castres, je retrouve l’achat d’un tabernacle par les marguilliers de l’église Notre Dame de La Platé. Selon la fondation du Patrimoine, Notre Dame de la Platé, détruite partiellement lors des guerres de religion, a été reconstruite pour la première fois en 1607. En 1741, elle a fait l’objet d’une réfection totale qui a duré une douzaine d’années. Bâtie selon le plan basilical, avec une nef et un transept surmonté d’une coupole, cet édifice a conservé sa belle façade inspirée de l’église du Gesù de Rome. Les deux statues entourant la porte monumentale représenteraient les apôtres Pierre et Paul. Le choeur abrite un superbe baldaquin reposant sur des colonnes de marbre de Caunes-Minervois. L’autel est surmonté d’un retable comprenant une statue de Saint Michel du sculpteur Battandier. Les deux chapelles de part et d’autre du choeur abritent les toiles du peintre toulousain Despax. Les remarquables sculptures de marbre de l’intérieur ont été réalisées par Isidore et Jean Baratta. Le clocher, datant de 1771, abrite un carillon composé de 34 cloches, qui chante chaque jour grâce aux carillonneurs bénévoles qui s’y succèdent sans interruption depuis son installation en 1847. L’orgue d’une sonorité exceptionnelle date de 1764, mais a été reconstruit dans les années 80 par le célèbre maître facteur strasbourgeois Alfred Kern. On doit au sculpteur castrais Jean Chabbert la réalisation du magnifique buffet. L’église a été classée monument historique le 11 août 1987. Histoire de vous donner envie d’aller la voir si un jour vous passez à Castres.

Mais revenons à nos archives. Nous sommes le 2 juillet 1674. Jacques Fourment, avocat en parlement, Jean Fournier, Me boulanger, Gabriel Dauzats, serrurier, marguilliers de l’église, en conséquence du pouvoir donné par délibération des paroissiens le 24 juin précédent, convoquent le notaire et Jacques Mellair, Me sculpteur habitant Carcassonne.

 

Ils conviennent  que ledit Mellair fera un tabernacle pour l’église suivant le dessin qu’il a précédemment exhibé aux marguilliers, excepté qu’au corps haut du tabernacle ledit Mellair en foncera la place où doit reposer le saint sacrement et il lui sera permis de changer les figures et ornements selon sa fantaisie. Il devra faire dorer l’entier tabernacle à fonds d’or de ducat et aux endroits où il jugera de mettre du glacis de couleur comme sur les ornements et vases. Une fois le tabernacle dans son entière perfection, Jacques Mellair le fera porter et poser à ses frais et dépens dans ladite église. Pour cela, il est prévu que les marguilliers paieront à Jacques Mellair la somme de 350 livres. Les sieurs Fourment et Fournier ont d’ailleurs payé ce jour de leurs propres deniers la somme de 150 livres, le solde sera payé une fois le tabernacle posé dans l’église.

 

Barthélémy Rodier, procureur en la cour de Monsieur le Sénéchal de Carcassonne, s’est porté caution pour ledit Mellair.

 

Je ne sais si c’est le tabernacle actuel. Je ne sais pas pour vous mais personnellement, cela me donne envie en ces journées du patrimoine d’aller voir.