Après plusieurs semaines d’interruption dans l’écriture pour cause de problèmes de santé, reprendre celle-ci est un vrai plaisir. Et quoi de mieux pour recommencer à écrire que de s’intéresser à nouveau à Gaspard Antoine Pastourel.

 

Souvenez-vous : Alors qu’il a encore filouté sous un faux nom, lors de son interrogatoire le 16 janvier 1815, Gaspard Antoine est forcé de donner sa véritable identité. Il se dit alors âgé de 30 ans, natif de Marseille, avoir une soeur, être orphelin et avoir déserté le 37ème régiment de ligne où il avait été amené de force à Turin après avoir été un conscrit réfractaire. Et s’il disait vrai ?

 

Zoé, une de mes étudiantes qui cherche un couple pour son mémoire, est partie à sa recherche. Qu’y a-t-il de vrai dans tout cela ? Et là banco, pour une fois, Gaspard Antoine a dit la vérité. Zoé me trouve en effet un Gaspard Antoine Pastorel, né à Marseille le 9 octobre 1784, fils de Jean-Antoine Pastorel et de Marie Rey.

 

Ses parents se sont mariés à Marseille, paroisse Saint Martin, le 23 janvier 1781. Son père est imprimeur de métier, fils de Jean Pastorel et de Charlotte de Gaintrandy, natif de Carpentras et au moment de son mariage, il habite cette paroisse depuis environ 18 mois. Sa mère est la fille de Jean Rey et de Marguerite Jourdan.

 

Le couple a eu plusieurs enfants, en plus de Gaspard Antoine :

  • Marie Thérèse Charlotte, née à Marseille le 4 février 1782. C’est d’elle dont Gaspard Antoine parle dans son interrogatoire.
  • Marie Henriette, décédée le 24 janvier 1787 à L’Isle sur la Sorgue.
  • Victor Auguste Balthazar, né à L’Isle sur la Sorgue le 5 janvier 1788.

 

Marie Rey décède le 21 septembre 1791 à Monteux. Gaspard Antoine a donc 7 ans et non 3 comme il l’affirme aux policiers en 1815. Jean-Antoine Pastorel décède le 3 juin 1795 à Marseille. Là encore l’âge qu’il a donné aux policiers n’est pas exact. Bon d’accord il s’est trompé sur son âge au moment du décès de ses parents. Mais connaissait-il vraiment son âge ?

 

Qu’en est-il de son armée ? Il est conscrit en l’an 14, matricule 3669, sur Marseille. Il mesure 1 m 68, a les yeux gris, les cheveux châtains. Son visage présente des marques de petite vérole. En tant que fusilier, il arrive au corps du 37ème Régiment d’Infanterie de Ligne 3ème bataillon 7ème compagnie le 10 octobre 1806, qui est effectivement en Italie cette année-là. Il en désertera dès le 21 novembre. De ce fait, il sera jugé et condamné par contumace le 16 février 1807 par un Conseil de Guerre spécial à 3 années de travaux publics.

 

Enfin, quelque chose de vrai, de tangible, le concernant ! Enfin une bonne nouvelle ! Il a donc eu le courage ou l’audace de mentir à Vidocq quand ce dernier l’a interrogé. Je vais donc pouvoir continuer à le suivre à la trace, département par département ou presque.