Plus ça va, plus je suis généreux avec mes étudiants du DU de Nîmes .Plus je les vois  heureux du temps que je peux leur consacrer, de ce qu’ils peuvent apprendre en quelques mois. Il y a un VRAI plaisir des deux côtés, moi à transmettre et eux à recevoir. Ils sortent de là, je crois qu’ils sont plus efficaces, plus organisés.

 

Pendant longtemps, le pouvoir a appartenu à la personne qui avait le savoir. Sauf qu’actuellement, à l’heure des réseaux sociaux, une information se périclite très vite. Elle perd très vite de son intérêt, en se diffusant, tout en restant malgré tout exploitable. Le pouvoir n’est donc  plus à celui qui détient l’information mais à celui qui la transforme pour la rendre utile et partageable au plus grand nombre. C’est pour moi un postulat qui me permet de formaliser mon savoir, d’organiser vers mes étudiants un transfert d’une partie de mes connaissances. En ayant déterminé au préalable ce que je veux leur faire passer. Parce que je ne peux pas faire tout passer dans le temps qui m’est imparti.

 

Une connaissance qui ne se partage pas, à l’heure actuelle, c’est une connaissance qui ne sert à rien et qui meurt. Dans le cas contraire, on peut la transformer petit à petit en pratique. Mais une connaissance qui se partage, ce n’est pas non plus un pavé collé sur l’estomac de celui qui la reçoit. Et ça c’est compliqué. Quels choix je fais ? Comment je transmets ?

 

Mais en même temps, ils partagent avec moi leurs expériences. Et cela m’enrichit. Un cercle vertueux se met alors en place. Ils me forcent à développer d’autres compétences : créativité, reformulation, questionnement, prise de parole en public, confiance en soi, gestion de groupe, relation d’accompagnement, assertivité, sens de la délégation, leadership, charisme. Et je les force à réfléchir autrement, à trouver d’autres solutions, à se poser des questions, à savoir aussi lâcher prise quand ils n’ont pas la solution dans le temps qui leur est imparti. A leur dire que là, à cet instant T, ils posent juste leurs recherches et qu’ils y reviendront plus tard. Qu’il faut laisser reposer la pâte.

 

Transmettre, pour moi, ce n’est pas me sentir dépossédé d’un savoir très longuement acquis. C’est au contraire enrichir ma pratique. Améliorer mon savoir. M’épanouir encore plus. Je ne freine pas des quatre fers. Bien au contraire. C’est pour moi un vrai régal. Une véritable drogue aussi. Si je pouvais, je le ferais tout le temps tellement je trouve cela épanouissant.