Depuis que le DU « Généalogie et Histoire des Familles » de l’Université de Nîmes existe, plusieurs étudiants à la sortie de celui-ci se sont installés généalogistes professionnels. Voyant cela, je me suis dit qu’il était temps de mettre en place un modèle leur permettant, s’ils le voulaient, de pouvoir franchir ce pas en toute sécurité. Ce n’est en effet pas parce qu’on a acquis des compétences techniques qu’on est entrepreneur. Ce sont deux états différents. Un modèle d’accord mais… Lequel ? De par mon expérience, j’ai pensé immédiatement à la Coopérative d’Activités et d’Emplois. Une CAE propose à des créatrices et créateurs de tester en grandeur nature la faisabilité de leur activité, tout en apprenant au fur et à mesure à maîtriser les paramètres de la gestion d’une entreprise et surtout la pérennisation d’une activité avec un statut. Une CAE offre un espace et un cadre de test réel, d’apprentissage actif et d’accompagnement terrain. Je suis alors retourné voir Régate, la CAE du Tarn, où j’avais été au tout début de mon activité professionnelle de généalogiste. Accepterait-elle de m’accompagner et de me suivre dans ce beau projet : aider de futurs généalogistes professionnels à développer leurs affaires dans un cadre qui soit sécurisant et confortable pour eux. Actuellement, ce n’est pas le cas. Ce confort, cette sécurité n’existent pas. Or, les deux me semblent primordiaux. Concrètement, comment cela se passe ? Après un maximum de trois RDV individuels, la validation de l’assureur et de l’équipe, l’apprenti entrepreneur signe un contrat d’appui au projet d’entreprise, conforme aux articles 20 et 21 de la loi n° 2003-721 du 1/08/2003, du décret n° 2005-505 du 19/05/2005 et des articles L 127-1 à L 127-6 du Code de Commerce. Suite à un premier état des compétences, pendant 6 mois, avec un RDV référent tous les mois pour faire un point notamment économique, l’entrepreneur suit quatre ateliers : projet, rentabilité, commercial et communication. Et il commence à faire de la prospection, à rédiger ses premiers devis et avoir ses premiers clients. Une fois qu’il a démarré, dès 3000 euros de CAHT, pendant 18 mois, il va se consolider en tant qu’entrepreneur-salarié. Il signe alors, dès ces 3000 euros obtenus, un contrat de travail avec la CAE. Son salaire évolue progressivement en fonction du CAHT réalisé. Si jamais il y a échec, cela peut arriver, l’entrepreneur novice s’est créé des droits. Ce qui n’est pas négligeable. Mais premier problème : Une CAE normalement a une territorialité. Régate accepterait-elle d’accompagner des gens, tous dans le même métier, mais vivant partout en France ? C’est aussi un défi pour elle à relever. La réponse a été positive. Puisque nous sommes dans le test, c’est un test aussi pour elle. Deuxième problème : la CAE n’a pas les compétences techniques. Si jamais l’entrepreneur novice a des questions sur son métier d’un point de vue technique, elle n’a pas les capacités d’y répondre. D’où ce partenariat : A elle l’accompagnement classique, à moi l’accompagnement technique. Le futur généalogiste professionnel a donc de ce fait une double sécurité, un double confort. Il peut alors s’installer en toute zénitude en sachant qu’il a des filets de sécurité partout où se raccrocher en cas de besoin. Il n’est plus tout seul comme il l’est très souvent encore maintenant. Actuellement, avec Régate, nous mettons en place les derniers points, notamment le point financier car ni elle ni moi ne travaillons gratuitement. Mais c’est un beau projet qui est en train d’émerger de terre.