Un mémoire collectif, c’est une équation à plusieurs inconnues. Quand je choisis mon personnage, je ne sais pas s’il va intéresser les futurs étudiants ou pas. Même si je fais des recherches préalables sur celui-ci, j’aime bien aussi découvrir en même temps qu’eux. Pour me garder un peu de plaisir. Pour être en communion avec eux quand ils trouvent. Parce que je crois que c’est important. Mais parfois, nous arrivons tous ensemble à ceci : WP_20160621_09_27_46_Pro Et là, il faut alors faire preuve d’imagination, se torturer les méninges pour savoir comment récupérer le personnage, les informations qu’il nous manque. Bon alors si cette piste est une impasse malgré ce que l’on pensait, comment on fait ? Reprenons le questionnement : où ça bloque ? Quelles sont les pistes possibles ? Celles que nous avons déjà fermées ? Celles que nous n’avons pas encore ouvertes mais qui sont probables ? Celles que nous n’avons pas ouvertes parce qu’elles nous paraissaient impossibles ? Et si quand même on les ouvrait, cela nous donnerait quoi ? Et c’est parti pour un brainstorming. Cela fuse de tout côté. Enfin normalement. Et si cela ne fusait nulle part ? Qu’est-ce qu’on fait ? On se décourage et on laisse tomber ? On se dit « bon pas grave, je suis un gagnant, j’arrête de me taper la tête contre ce mur parce que ça fait mal à force et je regarde comment le contourner » ? Comment je fais repartir la machine ? Comment je vais les aider à gérer éventuellement la frustration de ne pas trouver ? Comment je vais leur montrer qu’éventuellement ils ont quand même appris ? Appris à : Gérer la frustration parce que des recherches généalogiques, ce n’est pas toujours trouver, c’est aussi ne pas trouver et fermer des portes. Et cela arrive fréquemment. Et ça c’est important de le savoir quand on fait des recherches. Consulter des documents c’est-à-dire comment on va chercher les bons documents dans les inventaires. Ils ont demandé à plusieurs reprises des mauvaises cotes parce qu’ils n’ont pas réfléchi sur ce dont ils avaient besoin. Et petit à petit, ils apprennent à trouver les bonnes. Se poser des questions sur comment un nom peut être entendu et transformé (exemple Solari nom italien avec Guilhem comme prénom, occitan, c’est illogique, quel peut donc être le nom prononcé qui a été entendu Solari ?). Cela demande de mettre en place une démarche intellectuelle. Parce que les noms de famille ils bougent au fil des siècles et que c’est bien de travailler sur du concret. Gérer une légende familiale, notamment pour ceux qui ont ensuite envie de se mettre à leur compte. Comment on vérifie une histoire. Quelles questions on peut et on doit se poser alors. Un mémoire collectif c’est vraiment un exercice intéressant mais une somme exponentielle de questions à résoudre. Pas grave ! C’est un beau défi à chaque fois.