Les Chassaintes : Les Archives Départementales du Gard y ont été installées pendant presque un siècle. Ma première promotion, les Lautrec, est la seule à avoir connu ce lieu. Mais quelle est son histoire ? Son nom vient d’Antoine Chassaing. Fils d’un marchand facturier en laine nîmois, baptisé en 1711 en l’église Saint Castor (la cathédrale de Nîmes), il fait ses études ecclésiastiques en Avignon. Docteur en théologie, licencié en droit, il est ordonné prêtre à l’âge de 24 ans. Missionnaire diocésain, curé de Courbessac puis de Bezouce, il est nommé en 1756 chanoine du chapitre cathédral. Au cours de ses pérégrinations diocésaines, Antoine Chassaing s’est inquiété pour les jeunes filles exposées à toutes les séductions du vice et aux périls du libertinage quand elles étaient abandonnées par leurs parents. Il fallait les sauver, leur apprendre à être de bonnes jeunes filles et pour cela il créa une maison, très vite dénommée… Les Chassaintes, dans le faubourg de La Fontaine. Les directrices de la maison des Chassaintes appartenaient à l’ordre du Sacré-Coeur de Jésus. En 1747, Monseigneur Charles-Prudent de Becdelièvre, évêque, reconnut le bien fondé de l’établissement. En 1748, ce fut le tour du maire et des consuls puis des dignitaires et principaux personnages de Nîmes. Le roi reconnut enfin le bien-fondé de cet établissement en 1788. Au moment de la Révolution, les héritiers d’Antoine Chassaing reprirent possession de l’immeuble. Les anciennes religieuses reçoivent alors de leur part une pension annuelle composée de trois sacs de blé, une canne d’huile, de bois et d’une somme d’argent. Jusqu’en 1822, le bâtiment a été transformé en atelier pour blanchir les toiles avant qu’il soit vendu pour une somme minime à l’évêché. De 1822 à 1905, les Chassaintes ont été le Grand Séminaire de Nîmes. Ce dernier s’est déplacé ensuite 6 rue Salomon Reinach, adresse bien connue des étudiants du DU puisque c’est celle de la Maison Diocésaine où plusieurs des différentes promos ont dormi pendant leur année.