Un mémoire collectif c’est comme toute généalogie. A un moment ou à un autre, il faut vérifier les sources. Les étudiants ont parfois de la documentation littéraire. Ils vont parfois aussi sur Geneanet voir s’il existe quelque chose. Une piste probable. Mais je le leur dis et répète, au cas où ils ne l’auraient pas compris. Toute source se vérifie. On ne la prend jamais comme argent comptant. Un exemple ? La recherche actuelle des Questions pour un Champion : François-Pierre Picaud. Un ouvrage datant de 1838 « Le Diamant et la Vengeance », écrit par Jacques Peuchet (officiellement car officieusement ce pourrait être le baron de Lamothe-Langon ou Emile Bouchery). L’histoire est censée se passer au plus tard en 1828. Jacques Peuchet est présenté comme archiviste de la police. Donc a priori, on peut lui faire confiance à 100%. Sauf que … Etienne-Léon de Lamothe-Langon est réputé avoir écrit sous différents noms d’emprunts de faux mémoires. Emile Bouchery est peu connu. Journaliste à « La Patrie » et au « Figaro », rédacteur en chef du « Journal de Monaco », directeur de publication de « Paris-Club », il décède en 1882. Il est l’auteur assuré des petits-neveux de Gulliver. Mais il reste encore une énigme littéraire. Sauf que… Un des protagonistes, Antoine Allut, est censé avoir un frère qui a sauvé de la noyade en Avignon, entre 1815 et 1828, un Danois venu rendre visite à Carl Schack Rantzau-Ascheberg. Mais ce dernier est décédé en 1789. Lui rendre visite ensuite semble compliqué, à moins de ne visiter sa tombe. Il y a donc comme un défaut. François-Pierre Picaud s’installe Hôtel du Luxembourg à Nîmes avant de rencontrer Antoine Allut (encore lui), toujours entre 1815 et 1828. Mais cet hôtel a été construit en 1852. Derechef, il y a comme un défaut. Comment s’installer dans un hôtel qui n’existe pas encore ? Mais… Mais… Mais… Vérification faite, un hôtel de ce nom a bien existé avant. Ne pas se fier donc aux premières impressions, aux premières recherches. Quand je vous dis qu’il faut vérifier les sources, mêmes quand elles semblent sûres !