Les généalogistes amateurs font un travail fantastique avec leurs relevés systématiques. Il faut le reconnaître. Il est vrai que cela nous aide à avancer, tous, et que cela facilite la vie de tout le monde. Sauf que l’humain étant humain, parfois les yeux font des X. Et alors quand ça plante, ça peut planter bien comme il faut. J’en ai eu un exemple hier aux Archives Départementales de l’Aveyron. Je suis à la recherche du mariage de Gabriel Assier et Catherine Peyre. Leur fils Barthélémy est à l’origine de la famille Assier de Pompignan. Et la famille aimerait en savoir plus sur ses ancêtres. Parce qu’avant Barthélémy, c’est plutôt Waterloo morne plaine. Pas grand chose si ce n’est les délires d’un marchand de merlettes. Un faussaire qui a inventé toute une généalogie (avec des cotes d’ Archives Départementales pour que cela fasse plus vrai). Sauf que le premier contrat de mariage de Barthélémy a fait découvrir la supercherie. Donc Gabriel Assier et Catherine Peyre : parents de Barthélémy, ils sont dit habitant Durenque dans l’Aveyron. Ou de Las Mayoux paroisse de Saint Marcel de Tels consulat de La Salle-Padiès dans le Tarn. L’Aveyron étant plus prolifique en archives pour cette période, commençons les recherches par là. Je trouve sur Durenque le contrat de mariage d’un Gabriel Assier avec une Catherine Pouget le 9 mars 1623 dans les relevés effectués par la Cercle Généalogique de Rouergue. La date pourrait correspondre. Des Gabriel Assier dans ce secteur, ils ne sont pas des tonnes non plus. Et si c’était lui ? Impatient comme le loup de Tex Avery devant la pin up, je vais chercher le contrat sur les ordinateurs. Première déconvenue : pour le notaire qui m’intéresse, Me Quintin Jourdain (un de mes ancêtres soit dit en passant), le mois de mars 1623 est perdu. Scrogneugneu ! Comment cette date a-t-elle été trouvée ? Aurait-on omis de numériser cette partie ? Je vais poser la question au personnel en salle qui va chercher, très gentiment, l’original dans les magasins. Non non, tout va bien. Le mois de mars est bien manquant. Bon j’y retourne. Je passe tous les actes les uns après les autres pour l’année 1623. Et je trouve mon acte. Au 9 novembre. Houba ! Que vais-je apprendre sur ce couple ? Est-ce mon Gabriel ? S’est-il marié deux fois ? Je commence à lire, de plus en plus impatient. Euh…. Le nom de famille de Catherine, ce n’est pas Pouget. Mais… Peyre ! Houba !!!!! C’est la mienne !!!!! Bon on va se calmer, je suis en salle d’archives. Chuuuuuuuut ! Comment a-t-on pu lire Pouget à la place, je ne sais pas. Je continue ma lecture. Ah ! Le papa de Catherine ne s’appelle pas non plus François comme marqué sur le relevé. Décidément ! Vu ce qui est noté par le notaire, son prénom c’est… Pierre. Bon pas grave, je ne vais pas m’arrêter à si peu. Je continue ma lecture. Passons à la maman de ma Catherine. Le relevé marque Saussolles. Presque juste, c’est Sansolles, comme le nom du curé de Durenque à l’époque qui me fait une belle signature en bas de l’acte avec un beau N bien dessiné comme il faut. Sans doute un parent d’ailleurs. Résultat ? Je peux continuer de remonter peut-être une ou deux générations de plus. J’en connais qui vont être ravis. Et qu’il y ait quelques erreurs de lecture, ce n’est pas grave. Je les ai signalé au personnel en salle qui a modifié celles-ci. 1623, ce n’est pas forcément la meilleure des écritures non plus.