Eh bien, ça y est, me voilà dans mes habits de professeur. Complètement. Totalement. Les cours se passent bien. Ouf ! Rassuré de ce côté-là ! Satisfait ? Oui. Je m’éclate dans mon rôle de professeur. Un peu surpris que des gens plus âgés que moi m’appellent « Monsieur » mais cela va passer avec l’expérience. Enfin, j’espère. Et puis, je donne des formations depuis quelques années. De ce côté-là, j’avais un peu d’expérience. Les huit premières heures de cours, où j’avais les licences Pro « Agent de Recherche Privé » en plus, ont été des heures de cours très formelles. Il paraît que cela ne se fait plus. Que ce n’est plus pédagogique. Qu’il faut penser désormais en séquences et en séances. Mais comment faire autrement quand vous avez à la fois des étudiants qui n’ont que huit heures de généalogie et d’autres qui en ont cinquante ? Côté cours, ce qui a été un peu compliqué, c’est que les licences Pro et les DU ne font pas la même généalogie. Les licences Pro sont plus proches des généalogistes successoraux, donc sont dans une généalogie horizontale, alors que les DU font la généalogie que l’on connaît, en remontant dans le temps (verticale). Mais le sachant, il suffit de s’adapter. Les licences Pro ont semble-t-il bien accroché. En tout cas, certains m’ont posé des questions et m’ont demandé des compléments sur mon cours. Ce que je trouve plutôt positif. Je dois récupérer samedi leurs copies. Mes premières copies à corriger. Eh bien voilà, ça y est, je suis complètement dans mon rôle professoral. J’ai essayé d’être le plus gentil possible avec eux, en créant leur évaluation, ayant bien conscience que ce n’est pas leur matière principale et que certains ne voyaient pas le lien entre ce cours et le reste de leur cursus. Je ne voulais pas du coup les bloquer. Je vais voir ce que cela a donné concrètement. J’adapterais mieux les années suivantes. Actuellement, je commence à travailler avec les étudiants du DU sur des textes pour qu’ils puissent avoir la structure de ceux-ci et pouvoir rapidement trouver l’information quand ils seront confrontés à ces types de document. Et j’en profite pour leur donner d’autres notions mais de manière plus ludique. J’essaie de choisir les documents les plus couramment utilisés. J’ai prévenu la professeure de paléographie (ou la professoresse ? Choisissez celui qui vous plaît le plus, le deuxième me paraissant plus dans la logique de la langue française, même si c’est moins beau à entendre. Et puis j’ai horreur de ces « e » que l’on rajoute à la fin des mots en « eur ») car il y a un peu de diplomatique, pour ne pas empiéter sur son cours. Je leur envoie par e-mail les documents, comme cela sont évitées les photocopies et s’ils veulent ensuite les lire, ils pourront les agrandir sur leur écran d’ordinateur sans difficulté. Une étudiante m’a envoyé un CV car elle tient à faire un stage chez un professionnel, à partir du mois de juillet, pour une durée de 6 mois. J’ai déjà accueilli des stagiaires, donc cela ne me gêne pas. Et puis cela me paraissait normal de le lui proposer quand elle m’en a parlé. D’autres n’hésitent pas à m’envoyer des e-mails pour me poser des questions sur comment trouver de l’information, sur ce qu’ils aimeraient avoir comme précisions en cours, sur des problèmes de lecture… Les étudiants me trouvent disponible. Ce qui me semble être la moindre des choses. Pour moi, cela fait partie du job. J’ai entendu de la bouche de certains que j’étais un puits de science, c’est gentil de leur part mais je trouve cela amusant. On ne va peut-être pas aller jusque là. Je fais visiter, en deux groupes et sur deux semaines, les AD de Nîmes aux étudiants (ceux qui ne sont pas en paléo sont du coup avec moi). Ils en profitent pour se faire inscrire. C’était nécessaire pour les rassurer, la plupart étant des primo-généalogistes. Je leur ai donné le travail à faire, ils étaient impatients de savoir à quelle sauce ils allaient être mangés. J’ai attendu pour cela que les licences Pro nous aient quitté. Tout d’abord une biographie d’un personnage pris au hasard, marié dans la décennie 1833-1842 avec obligation de remonter 3 générations patronymiques au dessus et 2 générations avec tous les descendants. Cela, pour qu’ils puissent travailler sur toutes les séries d’archives. Et il fallait s’adapter à la fermeture des AD pour cause de déménagement à partir du mois de mai. Ensuite, pour ceux qui veulent s’installer, une petite étude de marché pour qu’ils puissent connaître au moins l’entourage associatif et professionnel là où ils veulent s’installer. Celle-ci ne sera pas forcément notée (je ne sais pas encore, je n’ai pas entièrement choisi) mais je tiens à ce qu’ils partent en ayant au moins l’avis d’un professionnel sur ce thème. Nous ferons enfin un travail collectif aux AD de Nîmes. J’ai trouvé une famille, sur Nîmes même, qui peut être, je crois, intéressante : une famille Lautrec, sans doute descendante de ceux qui sont plus connus. Je le subodore mais cela va rester à prouver, peut-être issue de la branche de Vieussan qui est la branche la plus proche.Nous travaillerons alors sur les microfilms (Nîmes n’est pas numérisé et travailler sur des négatifs va être, je crois, une expérience intéressante pour eux) et sur les inventaires qui seront seuls à disposition des lecteurs. Et en cas de pépin, nous serons en capacité de pouvoir déménager vers les AM de Nîmes. Le but du travail collectif est pour moi de savoir s’ils arrivent à se débrouiller, ont les bons réflexes, s’ils savent s’entraider (parce que dans la généalogie, c’est tout aussi important que la recherche). Un professeur, je vous dis !