Ah cette fameuse question ! La lecture d’un petit article de Renan Yvon sur le site de la RFG m’a fait rebondir à ce sujet. De même qu’une conversation avec une consoeur . Comment résoudre le problème de ce temps de synthèse que l’on passe pour nos clients ? Des recherches nécessitant après une journée aux AD un à deux jours (parfois plus) de travail intense : traitement des photos, saisie des données, mise en forme etc. aboutissant au dossier que le client demande. Comment reformuler le fameux « forfait d’une journée aux AD comprenant etc. » ? écrit-elle dans un de nos échanges. A partir de là, j’ai fait un petit calcul parce que cela me paraissait important de chiffrer derrière, d’avoir du concret. Mettons qu’elle fasse payer 30 euros l’heure. Mettons que les AD soient ouvertes au public 7 heures par jour. Le forfait d’une journée aux AD est donc de 210 euros, prix payé par le client hors frais de déplacement. Et pour ce prix, il a donc un dossier comprenant la saisie des données, des photos, un arbre généalogique, etc. le tout relié. Pour cela, elle passe un à deux jours de travail intense en plus des recherches aux AD. Un jour de travail intense signifie pour moi que ce jour-là est un jour où je travaille plus de 8 heures. C’est mon interprétation, pas forcément la sienne. Dans ce cadre, deux jours de travail intense, ce sont deux jours où je travaille de 10 à 12 heures, voire plus encore. Mettons 10 heures/jour. Quel est alors le temps de travail réel pour un forfait d’une journée aux AD ? 27 heures (7 heures de recherches + 20 heures de travail derrière). Et non plus 7 heures. Quel est le prix réel du travail effectué ? 810 € (27 heures multipliées par 30 € l’heure). Et non plus 210 €. Mais quel est le prix réel horaire payé par le client ? 7,78 € (210 € divisés par 27 heures de travail effectives). Et non plus les 30 € annoncés. Puisqu’il ne paie pas le travail de synthèse qui s’est déroulé derrière le temps de recherche mais le forfait d’une journée aux AD. Pour mémoire, le SMIC horaire passera à 9,22 € brut au 1er janvier 2012. Je crois que ces quelques chiffres permettent de savoir concrètement où se situe le problème de cette lancinante question de la rentabilité chez les généalogistes familiaux. Questions : le client est-il prêt à payer 810 € un travail qu’il payait auparavant 210 € ? L’augmentation n’est pas vraiment une « petite » augmentation. Il risque fort de ne pas vouloir. Le but n’est pas non plus de perdre notre clientèle. Ou bien le client est-il prêt à payer le même prix, 210 €, voire légèrement augmenté de 2 heures, pour un travail rendu différemment ? Que faut-il : rémunérer toutes nos heures de travail ou faire cadeau d’au minimum les 2/3 de celles-ci ? Si c’est faire cadeau des 2/3, autant l’annoncer clairement et ne plus définitivement se poser cette question de la rentabilité. Mais n’est-ce pas alors dévaloriser notre travail ?