Normalement, quand on recherche un acte de mariage et que l’on veut avoir quelque chose le plus complet possible, on cherche dans l’ordre suivant : le contrat de mariage, le mariage, les quittances dotales. C’est l’ordre logique. Sauf que certains couples, l’ordre logique, c’est vraiment pas leur truc. Prenons l’exemple de Jean de Berbigier et Marguerite de Laprune. Ils passent leur contrat de mariage le 1er juin 1557 chez Me Jean Poussard, notaire de Cordes. La lecture du contrat (en occitan) est intéressante. Jean de Berbigier donne à sa femme tous et chacun de ses biens conformément à leur mariage du 5 février 1555. Ah, ils sont mariés depuis plus de 2 ans. Parle-t-on encore de fiancés ? Pourtant dans l’acte, oui. Paul de Laprune, frère de la « fiancée » lui donne 3000 livres de dot et 300 livres de rentes. Sur les 3000 livres, Jean de Berbigier reconnaît que son « futur » beau-frère lui en a déjà versé 2139 entre le 5 avril 1556 et le 23 mai 1557. Sept quittances dotales en tout, passées avant le contrat. Heureusement, nous avons les dates et les sommes de chacune. Ils sont mignons, ils ont pensé à nous. Bon d’accord, ils ont oublié les noms des notaires, il n’y a que huit études à l’époque à Cordes. Mais, faut pas exagérer non plus ! Ils ne vont pas nous mâcher tout le travail quand même ! Le jour du mariage, le « fiancé » reçoit paiement de la fin de la dot, soit 861 livres en 300 écus d’or de 5 sols chacun. Pour l’époque, une très belle dot. Là, c’était un exemple à peu près simple, relativement court dans le temps. Mais j’ai trouvé un autre couple marié en 1621 et dont le contrat a été passé en … 1647 ! Contrat dans lequel on prévoyait la robe de mariée et ce que le père allait donner au festin nuptial ! Un peu tard peut-être. A mon avis, les deux étaient consommés : le mariage comme le festin. Mais bon, chipotons pas non plus. Ils pouvaient refaire la fête après tout. Cela existe bien maintenant, pourquoi pas à l’époque ? Ce qui peut être intéressant alors, mais beaucoup plus compliqué à trouver, c’est de chercher un éventuel sous-seing privé. Ce qui pourrait expliquer le désordre. Quand cela arrive après 1693, c’est simple ou presque : on peut consulter le 2 C (contrôle des actes). Avant, cela relève plus du hasard et de la chance. Mais sait-on jamais ?