Je rebondis sur la note de Guillaume de Morant à propos des généalogistes professionnels associés aux réflexions sur les professions libérales (http://geneinfos.typepad.fr/geneinfos/2011/02/professions-liberales-les-genealogistes-associes-aux-reflexions.html). Dans cette note, il précise qu’il n’existe aucune obligation d’adhérer à un syndicat professionnel. « Faut-il en conclure que les généalogistes non membres d’un syndicat ont quelque chose à se reprocher ? Certainement pas, même si toutes les professions comptent leurs moutons noirs. » écrit-il. Je me suis dit que c’était peut-être le moment de préciser pourquoi je n’appartiens plus à une chambre alors que j’ai été syndiqué. Je crois qu’en fait c’est parce que je ne m’y reconnais plus (un de mes confrères me dit que je suis un progressiste, c’est sans doute aussi une des raisons). Etre associé aux réflexions sur les professions libérales c’est bien mais cela n’apporte rien. Nous serons noyés dans la masse et nous n’avons pas si d’importance que cela pour que notre parole porte. Pour moi, cela fait partie de la gloriole. C’est ce que j’appelle de l’administratif, de la bureaucratie, de la réunionite, bref tout ce que je déteste. Ce n’est pas là-dedans que je me reconnais. Il faut avoir du temps à perdre pour cela. « En 2005, la profession a en effet décidé de s’auto-réglementer et a établi une charte ainsi que son propre code de bonne conduite. Elle a rendu obligatoire une assurance et une carte professionnelle et vérifie les compétences à l’entrée de la profession », lit-on dans le rapport présenté au ministre le 21 janvier dernier. OK et depuis ? C’était il y a 6 ans ! Quelles sont les avancées depuis 6 ans ? Personnellement, je n’en ressens aucune. Je ne vois rien de mis en place de nouveau. Comme si le temps s’était arrêté en 2005. Par contre, le 11 mars a lieu une réunion à mon sens beaucoup plus importante. L’Association des Archivistes Français organise des tables rondes sur la problématique des licences de réutilisation. Là, c’est une réunion qui m’intéresse, qui me parle économiquement parlant. Merci Jordi pour me l’avoir signalée, si tu peux nous en faire un compte-rendu sur ton blog, ce serait le top. Réunion dans laquelle il n’y aura aucun généalogiste professionnel. Ne les cherchez pas, ils n’y seront pas. La réutilisation, c’est quand même notre métier, beaucoup plus que d’être associé à des réflexions générales. Personne ! Incroyable ! Voici une définition par les AD 66 de l’utilisation commerciale : »Par utilisation commerciale, on entend toute réutilisation des informations publiques en vue de l’élaboration d’un produit ou d’un service destiné à être mis à disposition d’un tiers à titre onéreux ». C’est le coeur de notre métier. On est en plein dans cette définition. Il va nous falloir signer des licences de réutilisation commerciale, quel que soit le mode de reproduction choisi. Et personne ! Personne ! Je ne peux pas me reconnaître dans un syndicat ou une union de syndicats qui ne se sent pas concerné par cela. C’est pour moi impossible ! Ce qui m’a intéressé, quand j’ai été syndiqué, c’est d’être force de proposition. Mettre en place des actions qui permettent à tous de pouvoir progresser dans nos pratiques. Créer de l’information à partir de nos pratiques. Quel est le tarif horaire moyen ? Que fait véritablement payer un professionnel ? Fait-il tout payer ? Où en est l’évolution de notre secteur ? Pouvons-nous encore développer notre CAHT ? Pouvons-nous encore innover ? Quelle est notre marge de manoeuvre ? Si être progressiste c’est s’intéresser à ces questions, il y a des milliers d’entrepreneurs qui sont progressistes en France et des milions dans le monde. Parce que, pour moi, nous sommes dans du basique, de l’indispensable a minima. En 6 ans, j’ai l’impression d’avoir monté des marches d’un escalier où les syndicats sont encore sur le pallier. A se poser la question s’ils grimpent sur la première marche ou pas. Si vous voyez ce que je veux dire. Je ne me reconnais plus dans un des syndicats professionnels. Je trouve cela dommage. Mais c’est ainsi. Je préfère avancer sans eux.