Je viens de lire l’article de Tony Neulat dans lequel il se questionne sur la possibilité qu’un jour la généalogie puisse disparaître. Il le conclut en disant que ce qui pourrait être intéressant ce serait l’indexation des fonds limitée aux noms, prénoms, dates et lieux pour faciliter l’accès aux fonds et non dispenser de les consulter. Indexer des fonds n’est pas une mince affaire. Un groupe de bénévoles a indexé dans le Tarn l’ensemble des contrats de mariage passés entre 1670 et 1793. C’est actuellement consultable sur Internet. Cela n’empêche pas d’aller ensuite vers les fonds, bien au contraire. Mais cela leur a pris du temps, des casse-tête, des allers-retours sur les mêmes registres, des vérifications pour éviter les erreurs. Bref, ils y ont passé plusieurs années. Et ils n’ont indexé que les contrats de mariage ! Imaginez si en plus ils avaient pris les testaments, les inventaires après décès, les codicilles. Un travail de Titan. Toutefois, si on veut le faire nationalement, il va falloir mettre en place des règles adoptables nationalement. Quelques questions vont se poser. Par exemple : quand les noms sont féminisés, on garde ou on rétablit le masculin ? Que fait-on des accents ? Des prononciations locales ? Des « i » qui se transforment en « y », des « h » qui peuvent apparaître ? On prend le nom actuel ou le nom tel qu’il est écrit ? Que fait-on quand le nom de famille se modifie au cours des siècles pour que l’internaute puisse savoir qu’il peut y avoir parenté ? On en choisit un au détriment des autres en faisant des renvois vers le nom choisi ? Mais on choisit lequel ? Un exemple pour pouvoir mieux comprendre. Il s’agit d’une famille que j’ai étudié sur plusieurs siècles. Au départ, en 1400 (ben oui, je l’ai complète jusqu’à cette date), je l’ai trouvé dans des actes écrits en latin sous le nom « de BRENACIO ». Vers 1450, les notaires passent du latin au français occitanisé. Le nom se transforme en « de BRENAS ». 1539, le français devient officiel et le nom se transforme encore, cette fois-ci en  » de BERNAS ». 1541, je change de commune. Le nom se transforme à nouveau et devient « de BERNE ». Il restera longtemps ainsi, jusqu’à la Révolution Française, les différentes branches rajoutant un nom de lieu-dit pour se différencier. Sauf dans une paroisse où une branche va vivre peu de temps et où le nom deviendra « de PERN ». Nous passons la Révolution Française. Le nom se transforme en « DUBERNE » dans une commune. Une branche part vivre peu de temps dans une autre commune et l’officier d’état civil marquera « de VERGNES ». Une autre branche dans une troisième commune perdra la particule avec la Révolution et restera « BERNE » tout simplement. Une branche bâtarde de cette famille, qui maintenant s’appelle « de BERNE-LAGARDE », pendant longtemps ne s’est appelée que « LAGARDE » voire « LAGARDE de BERNE ». Au point qu’il a fallu une rectification d’état civil à la fin des années 1880. Même famille mais noms différents selon les lieux et les époques. Un généalogiste néophyte, si on ne l’aide pas un peu, ne fera jamais le lien entre les de VERGNES et les de BRENACIO du départ. Comment l’y amener ? Quel nom choisir ? Je crois que ce sera la partie la plus compliquée avec une création de normes. Mais décidée par qui ? Les Archives ? La FFG ? Qui fera l’indexation ? Les associations y sont-elles prêtes ? En ont-elles envie ?