Je suis stupéfait par certaines remarques que peuvent me faire des collègues lors de conversations téléphoniques au point que parfois je me demande si nous vivons sur la même planète. Tenez ! Un exemple très récent, toujours en cours : la mise en ligne des Archives Départementales. On se doute, peu ou prou, que tous les départements vont y passer un jour. Les professionnels qui ont leurs AD en ligne, que ce soit un ou plusieurs départements, voient à un moment donné une clientèle les fuir : ceux qui leur demandaient de chercher de l’état civil à leur place. C’est en ligne, ils se débrouillent tout seuls. Qui dit perte de clientèle dit perte de chiffre d’affaires. Jusque là c’est logique. Ce qui l’est beaucoup moins à mon sens, c’est que mes confrères, professionnels, en tout cas ceux avec qui j’en ai discuté, n’anticipent pas cette perte potentielle et se retrouvent le bec dans l’eau. Pas de campagne de prospection de nouveaux clients, pas de mise à plat des produits, des tarifs, des potentialités. Ils subissent cette mise en ligne. Et certains se retrouvent avec quasiment plus de clientèle. A se lamenter. On sait tous, plus ou moins, quand un département va être mis en ligne. Si on n’a pas de date précise, on a quand même une fourchette. Il me semble que, dès qu’elle est connue, ce n’est plus le moment de s’endormir. Une campagne de prospection, avant d’obtenir des résultats, il faut compter six mois. Ce seront donc six mois à se donner des coups de schlague, avec des horaires étendus en prime, pour ne pas perdre ce chiffre d’affaires. L’état civil s’en va ? Qu’est-ce que je peux proposer d’autre ? A quel prix ? Comment je peux récupérer d’autre clientèle ? Objectif toujours en vue et à ne jamais lâcher. Cela s’appelle AN-TI-CI-PER. Et cela fait partie de notre travail. Etre un généalogiste professionnel, ce n’est pas que faire de la recherche à la place des autres. C’est aussi pouvoir en vivre. Et là, j’ai l’impression que nous ne sommes pas sur la même planète. Bizarre !