Je me souviens d’une discussion, pas si vieille que cela, entre collègues professionnels. Certains étaient outrés que l’on puisse envisager le métier d’un point de vue commercial. Et pourtant… Et pourtant, si j’analyse correctement ce qui se passe actuellement, et si nous ne voulons pas rater le virage qui est en train d’être pris, il nous faudra franchir ce pas, cette vision. Je m’explique. Actuellement, du moins il me semble, les sociétés commerciales de la généalogie gèrent des flux d’information. En tout cas, si je prends l’exemple de Geneanet, chaque fois qu’une nouvelle information arrive susceptible d’intéresser leurs utilisateurs, une alerte est mise en place. Nous sommes bien dans de la gestion d’information. Ce que ne fait aucun généalogiste professionnel à ma connaissance. La numérisation des BMS et NMD permet en outre la constitution de bibliothèques virtuelles. Vous êtes intéressé par une commune ? Vous téléchargez le fichier, le sauvegarder sur votre disque dur et vous y avez accès sans passer par le site des Archives qui le propose. La contrainte de temps, de lieu n’existe plus. Mais en même temps, il me semble que les stratégies de recherche d’information se compliquent. Internet est un lieu où il y a beaucoup d’informations, pas toutes exactes, où il peut du copillage, des informations sans mention des sources. N’y aurait-il pas alors besoin d’un médiateur professionnel accompagnant les utilsateurs d’Internet, qui valoriserait l’outil informationnel avec une vraie valeur ajoutée et utilisable ? Le généalogiste professionnel ne pourrait-il pas être ce médiateur ? Cela demande d’imaginer le métier différemment. Ce ne serait plus, sans que cela soit péjoratif dans ma bouche, un métier où toute personne un tant soit peu organisée, ayant de l’expérience de la recherche généalogique, pourrait s’installer mais un métier auquel on se formerait, qui n’aurait plus une image dévalorisée, qui prendrait les virages en même temps que tous les autres acteurs, pas à leur suite ou pas du tout. Je crois qu’il nous faut vraiment passer de la recherche généalogique à la gestion de l’information généalogique. C’est copernicien comme vision mais cela peut être intéressant.