J’ai peut-être fait une erreur, peut-être pas. Mais là il fallait me lancer, même un vendredi 13 (sans être superstitieux). Je suis parti à la recherche d’investisseurs dans le cadre de la loi TEPA. Il le fallait si je veux me développer correctement sans me poser des questions sur le lendemain. Et pour que je puisse aussi prendre le temps de souffler, de me reposer sans culpabiliser parce que je le fais alors qu’il y a une masse de travail qui attend. Parce que ce repos est aussi nécessaire. Je ne sais pas si j’ai bien fait. Mais en même temps, je me dis que remplir une fiche n’est pas un bien grand risque. Ce que je ne voulais pas, c’était l’anonymat. Être contacté par des personnes qui ne savent pas qui ils contactent, non. Je demande des fonds pour créer de l’embauche ? Eh bien, je m’assume, je donne mon identité. J’ai essayé de présenter au mieux ma société, le CA que je prévoyais : 45 000 €, est-ce trop pessimiste dans les temps actuels ? Mais en même temps, si je donne un CAHT trop important et que je ne le réalise pas, j’aurais des comptes à rendre aux investisseurs qui croient en moi. Je préfère être pessimiste pour une fois. Dans ma demande de fonds aux investisseurs, je leur ai clairement dit que, pour moi, cette levée de fonds c’était pour créer de l’emploi, notamment visi-à-vis des chômeurs longue durée ou RMIstes (ayant des compétences dans les domaines que je cherche bien sûr. Mais je suis sûr qu’il en existe). J’ai bien insisté là dessus. En des temps comme les nôtres, cela peut jouer. Je sais qu’il y a déséquilibre entre le montant demandé et le CA prévu, mais en même temps j’ai essayé d’expliquer qu’il s’agissait de donner un coup de pouce pour faire décoller mon CA. Il s’agit d’investissement sur de l’humain, donc sur du long terme. Avoir passé ce cap me stresse et me calme en même temps. Je suis inscrit, c’est donc trop tard pour faire machine arrière. J’ai essayé d’analyser au mieux et mes besoins et surtout les erreurs du passé avant cette inscription : rester le patron dans mon coeur de métier, ne pas mélanger les deux (argent et métier), former les personnes sans partir sur des a priori et donc essayer de jauger leur matûrité, les impliquer plus, être plus pédagogue. Et puis si je vais rentabiliser ma société, il faut aller vers des produits dérivés. Et pour le moment, je n’ai plus le temps pour cela et cela me met mal à l’aise. Je ne sais pas si j’ai bien fait. Mais en même temps, je me dis que remplir une fiche n’est pas un bien grand risque.