C’est peut-être une déformation due à ma formation universitaire. Mais plus j’avance dans ma réflexion du métier de généalogiste, plus je me rends compte combien il est proche des autres métiers de l’information. Guillaume Roelly, dans une de ses notes, disait qu’en France on hésitait à placer la généalogie dans le domaine des sciences mais qu’on hésitait tout autant à ne la placer que dans le domaine du loisir. Bref, elle avait plutôt le cul entre deux chaises si vous me permettez l’expression. Et si en fait, la généalogie appartenait pleinement, au vu de son développement, aux sciences de l’information plus qu’à être une science auxiliaire de l’histoire ? Disons plutôt que des points de convergence commencent à apparaître entre généalogistes et documentalistes du fait d’Internet. Tout bon généalogiste professionnel qui se respecte, et toute bonne société commerciale aussi, voit l’émergence de préoccupations communes avec le métier de documentaliste, notamment pour tout ce qui a trait à la pertinence et à la validité de l’information. Tout comme un documentaliste, un professionnel de la généalogie, suivant la complexité de la demande de son client, tient un rôle d’assistant ou est un véritable partenaire. Tout comme le métier de documentaliste, celui de généalogiste évolue avec les TIC, et tout comme lui, on annonce sa mort à chaque nouveauté. Tout comme le documentaliste, cerner la demande du client requiert de la finesse, de la psychologie, de l’adaptabilité et de devoir garder ouvert un « radar » en permanence. Le client du généalogiste se passera de lui tant qu’il ne verra que l’aspect ludique d’Internet (il en est de même pour l’usager du documentaliste). Mais, dès que la recherche se compliquera, il reviendra vers lui. En effet, les gens ont l’impression que la recherche d’information généalogique et son traitement s’apprennent en peu de temps. Mais non ! Car même si chacun est devenu acteur du web, face à la multiplicité des sources, il faut être encore plus rigoureux dans la qualification et le traitement de cette information. Du coup, il est nécessaire, il me semble, pour le généalogiste, comme le fait le documentaliste, d’être polyvalent et de développer des tâches transversales. Il est nécessaire, il me semble, de ne plus uniquement se focaliser sur la technique de la recherche généalogique, sur les produits, mais de devoir penser à l’information généalogique en tant que telle, à travers les canaux de diffusion, le traitement, les réseaux informationnels et humains. Tout comme le documentaliste, le généalogiste professionnel est un médiateur. Que veulent les généalogistes amateurs ? Une information pertinente, actualisée (la généalogie est une terre de chercheurs, ne l’oublions pas), vérifiée, donnée rapidement. Une fois cette information obtenue, souvent ils veulent aussi le document primaire, l’archive. D’une certaine manière, il se doit de faire ce que les documentalistes appellent le push et d’anticiper les besoins.