Mon expert-comptable me l’a dit et redit et redit encore : pour pouvoir nous en sortir, il nous faut proposer des produits. Même si j’arrive à avoir des idées, à y penser et repenser encore, je me rends compte que j’ai du mal. Et pourtant je m’y lance. Mais… Parfois à reculons, parfois sans me poser de questions. Cela fait tellement peu partie de la culture du généalogiste professionnel. Ma grande interrogation, pour le moment, est la suivante : un généalogiste professionnel peut-il être mercantile ? Dit autrement : puis-je vendre ce que j’appelle de la soupe, un produit bâteau, tiré au kilomètre, sur lequel je bâtis mes revenus ? Vais-je y perdre ma crédibilité, ma réputation acquise depuis maintenant huit ans, ou pas ? De cette réponse va surgir tout le reste. Mercantile. Le mot est lâché. Le Robert nous donne comme définition : digne d’un commerçant, cupide, d’un profiteur. Pour moi qui, au départ, me demandait si un généalogiste pouvait être un commerçant, me voilà bien monté, tiens.  » Cupide, digne d’un profiteur ». Rien que ça ! Une personne cupide est une personne avide d’argent, âpre au gain. Un profiteur est une personne qui tire des profits malhonnêtes ou immoraux de quelque chose. Ma conception du généalogiste professionnel, en lisant ces définitions, change du tout au tout. Je comprends mieux pourquoi cela m’interroge. C’est vrai : d’une certaine manière je passe de la conception du chercheur pur, bénédictin, qui gagne trois francs six sous en tirant l’âne par la queue, à une sorte de rapace sans foi ni loi. Bon, il doit y avoir comme toujours une possibilité de me trouver dans un juste milieu. La généalogie professionnelle, ce n’est pas Faust non plus. Cela se saurait ! Je vais me contenter de la première définition : digne d’un commerçant. Car ça, cela me va. Là, je m’y reconnais. Un commerçant, c’est quelqu’un qui gagne honnêtement sa vie. Enfin, que je sache ! Dans ce cadre-là, je peux proposer des lignes de produits, voire même des collections de produits. En tant que commerçant, je peux même faire du merchandising, c’est-à-dire présenter mes produits en m’appuyant sur l’analyse du comportement des consommateurs et visant à accroître l’écoulement de ces premiers sur mes points de vente. Après tout, des associations de généalogie ont bien modifié leur comportement, en transformant leurs adhérents en clients potentiels. Pourquoi pas moi ? Et puis, je peux tirer mon métier vers le haut. Ma conception du produit bâteau tiré au kilomètre n’est pas forcément la meilleure des conceptions. J’ai suffisamment d’imagination pour proposer autre chose et continuer petit à petit mes réflexions.