C’est le nom qu’a donné Mitchell T. Rabkin au processus de revitalisation des services vieillissants ou obsolètes. Selon lui, cela ne signifie pas que ces processus ont été mal conçus au départ mais plutôt qu’il existe des remises en question de ceux-ci : changements technologiques, nouveaux dispositifs, nouvelles offres, nouvelles attentes de la part des clients. Je trouve l’expression assez belle et assez d’actualité dans notre monde de la généalogie en pleine mutation. Pour cet auteur, la rouille est due à deux causes : des changements de l’environnement externe rendant des pratiques existantes désuètes, nécessitant une nouvelle conception du processus fondamental voire la création d’un nouveau processus. une détérioration naturelle des procesus internes : bureaucratie rampante par exemple, application de standards erronés. Pour éviter que la rouille ne prenne toute la place, il faut utiliser de l’antirouille, c’est bien connu. Dans ce cas précis, on devrait plutôt parler de plusieurs antirouilles : éliminations des étapes n’ajoutant aucune valeur, pour se concentrer sur la partie bénéfice et production. évolution vers le libre-service. offre d’un service direct : porter le service vers le client au lieu d’amener le client vers le service. Elaborer une offre de services multiples en se concentrant sur un segment bien défini des clients. améliorer les aspects physiques. Au vu de ce qui est en train de se passer (Archives Départementales mettant de plus en plus leur état civil en ligne, les arbres en ligne des particuliers chez les sociétés commerciales), il me semble que le métier de généalogiste familial doit être entièrement repensé. Surtout si nous ne voulons pas perdre de la clientèle. Je le vois de mon côté : sur ma zone géographique, je n’avais pour le moment que le Tarn en ligne (soit 1/8 de ma zone de recherches). A la fin de l’année 2008, il devrait y avoir la moitié de ma zone de recherches en ligne. Pour continuer à vivre de mon métier, il me faut repenser intégralement celui-ci. Je n’ai pas le choix. Question de survie économique. Un de mes choix a été le développement vers Internet : d’ici la fin de l’année six sites Internet seront sortis de terre pour présenter toute la palette de mes possibilités. Sachant qu’il y a d’autres idées derrière qui suivent. Le deuxième choix s’est imposé de lui-même : l’innovation à tout prix. C’est le moment d’être une Jeune Entreprise Innovante. Fiscalement en plus c’est intéressant. Pourquoi s’en priver ? Un troisième choix a été de bouger de période d’étude. Je travaille ainsi régulièrement sur du XVIe siècle en Midi-Pyrénées. Pas toujours simple notamment en ce qui concerne les sources, mais beaucoup moins de concurrence. Un quatrième choix a été d’éliminer dans le rendu à mes clients les pertes de temps. Je suis définitivement passé du côté du compte-rendu mensuel plutôt que des rapports en fin de recherche. Trop longs, pas assez productifs à mon goût. Et les clients pour le moment n’ont jamais râlé. Qui plus est, cela me fait des rentrées d’argent régulières, lissées sur toute l’année ou presque. Mais cela me demande des efforts, des remises en question constantes. Question de processus mental, une fois que c’est enclenché, cela se fait tout seul.