Souvent, dans ses recherches, un généalogiste trouve au moins un mariage entre parents, un mariage avec dispense. S’il arrive à trouver le texte en latin de l’évêque, à côté de l’acte de mariage dans les registres paroissiaux, il est souvent content, même s’il ne lit pas forcément le latin, car c’est un document intéressant qui peut bien illustrer une généalogie. Si en plus, il peut avoir l’acte de dispense, l’enquête épiscopale, alors là, cela peut être le summum : avec l’enquête, il y a toujours en effet LE tableau généalogique donnant la parenté, avec des dates et des lieux précis. Cette enquête se trouve dans la série G aux Archives Départementales, dans les archives de l’officialité diocésaine. Mais il peut être aussi intéressant de comprendre ce qui se cache derrière ces interdictions. Voyons tout d’abord la position de l’Eglise. 1 – Les empêchements de mariage : Plusieurs canons s’occupent de cette question. Le canon 1058 stipule que tous ceux qui n’en sont pas empêchés par le droit peuvent contracter mariage. Les empêchements peuvent être de plusieurs sortes : état de vie exclusif du mariage comme la vie religieuse, interdiction fondée sur un motif très grave touchant le bien commun ou privé. Selon le canon 1075, seule l’autorité souveraine de l’Eglise a pleins pouvoirs en la matière. La dispense est une solution pour résoudre la difficulté. Mais selon l’Eglise la dispense est une facilité facultative. La dispense est définie comme un relâchement de la loi ecclésiastique. Il est nécessaire qu’il existe une cause juste, compte tenu des circonstances, du cas et de l’importance de la loi. C’est aux fidèles à signaler les cas d’empêchements dirimants (annulant ou faisant obstacle au mariage) et c’est la raison pour laquelle les bans sont publiés. Il existe douze cas d’empêchements dirimants. Le généalogiste s’intéresse principalement à deux. 2 – La consanguinité : Elle a varié au cours des siècles. A partir de 1215 et du Concile de Latran, il est interdit de se marier si les grands-parents des fiancés sont cousins germains. En 1917, cette interdiction pour ce degré précis est levée. En 1983, le droit canon décide de compter les degrés de parenté de la même manière que le droit civil. Et désormais, le canon 1091 stipule que le mariage est interdit entre tous les ascendants et descendants, naturels ou légitimes, et entre cousins germains en ligne collatérale. 3 – L’affinité : L’affinité peut se définir comme la parenté par alliance. Les affins sont les parents des conjoints et les conjoints des parents, uniquement en ligne directe. Jusqu’en 1917, l’affinité pouvait aussi provenir de relations illégitimes. L’affinité en tant qu’interdiction a été légalisée dès 306, au Concile d’Elvira. Pourquoi cette interdiction ? Parce que, selon l’Eglise, les époux ne forment plus qu’une seule chair après le mariage ou l’union (dans le cas de relations illégitimes). Cet interdit doit alors se comprendre comme un nouvel interdit de consanguinité.