Je suis en train de lire l’ouvrage de Peter Wohlleben sur la vie secrète des arbres. Un pur bonheur ! J’ai l’impression d’être le Docteur Augustine sur Pandora, Edmund Pevensie combattant Jadis sur Narnia. Et je ne vous parle même pas de Groot, de la deuxième équipe des Gardiens de la Galaxie. Je pense à tous ces gens qui vont faire des câlins aux arbres pour se revigorer la tête. Bref, mon imagination fonctionne à plein en le lisant. J’adore !

 

Que nous dit Peter Wohlleben ? Je n’ai pas encore fini de lire mais j’ai déjà retenu cela.

 

La plupart des arbres d’une même espèce et d’un même peuplement sont reliés entre eux par un véritable réseau. L’échange de substances nutritives et l’intervention des arbres voisins en cas de besoin seraient la norme. Les forêts sont des organisations structurées comme le sont par exemple les fourmilières.

 

Les arbres ont un comportement social. Ils partagent leur nourriture avec des congénères et entretiennent leurs concurrents. Ils forment un écosystème modérant les températures extrêmes, emmagasinant de grandes quantités d’eau et augmentant l’humidité atmosphérique. Dans un tel environnement, ils peuvent vivre en sécurité et connaître une grande longévité. Les morts successives s’ils ne s’occupaient que d’eux provoqueraient des grandes trouées dans la canopée par lesquelles la forêt serait endommagée. Tous les individus en souffriraient. De ce fait les arbres se synchronisent pour que chacun ait les mêmes chances de développement. Ils compensent mutuellement leurs faiblesses et leurs forces, dans le sol, via les racines. Leur bien-être dépend de la communauté. Ils vivent en équilibre interne.

 

Ils ont un langage olfactif pour se prévenir les uns les autres dès qu’un intrus les agresse. Ils ont également un sens du goût puisqu’ils peuvent identifier la salive d’un insecte. Les informations se transmettent aussi d’arbre en arbre par le biais des racines, chimiquement et électriquement, et avec l’aide aussi des hyphes des champignons : le Wood Wide Web. Mais cela ne fonctionne que pour les plantes à l’état naturel. D’où l’utilisation des insecticides pour les plantes cultivées. Ils communiquent aussi visuellement et par le son. Ils perçoivent les fréquences de 220 hertz et se tournent vers elles.

 

Le lien avec la généalogie ? L’arbre global que certains appellent de leurs vœux. Quand je lis ce qui passe dans une forêt naturelle, j’ai l’impression de naviguer aussi au milieu de centaines d’arbres généalogiques, reliés les uns aux autres. Chacun se rattachant les uns aux autres. S’entraidant. Se soutenant. Pour ne former qu’une seule et unique communauté.

 

Je me dis que, notamment par la numérisation, mais pas seulement, nous avons privilégié un de nos sens aux détriments de tous les autres. La vue prime. Et le reste ? Vous faites une cousinade ? Le tableau généalogique, plutôt que de l’étaler imprimé au vu et au su de tout le monde, mangez-le à la fin du repas ! Et pourquoi pas ? Différents parfums, différentes textures en fonction des familles, le tout rassemblé en une seule pièce.

 

Le fait de sentir les vieux documents, leur odeur, le toucher du papier tissu, tout cela me manque devant un écran d’ordinateur. Entendre le registre craquer aussi quand je l’ouvre et qu’il est relié en parchemin. Comment retrouver tout cela ? Comment retrouver tout cela dans nos arbres à nous ? Comment nous relier à nouveau à la nature ?

 

Quels sont nos houppiers ? Notre canopée ? Notre mycélium ? Concrètement ? Nous avons choisi le végétal pour parler de généalogie ? Alors allons-y à fond. Lire l’ouvrage de Peter Wohlleben, cela me donne encore plus l’envie d’innover dans mon domaine. Mon imagination a mis le turbo !