Les cours à Nîmes ayant repris depuis 15 jours, cette année j’innove un peu et je vais manger avec des étudiants, histoire de mieux les connaître. Pour le moment, deux étudiants en ont « fait les frais » si je puis dire. La conversation d’hier a été intéressante puisque à un moment nous nous sommes intéressés au marché de la généalogie, marché de niche s’il en est. Il était surpris que, par exemple, les tarifs des professionnels soient en-dessous de ceux des artisans. Selon lui, il faudrait au moins être à leur niveau, voire même au véritable niveau des professions libérales : par exemple, j’ai une avocate quqe je paie 190 € TTC de l’heure. Elle a une spécialité certes, le droit d’Internet, mais cela ne me choque pas de la payer ce tarif. D’une certaine manière, il n’y a pas de « gamme ». Si vous regardez les tarifs des généalogistes familiaux, ils sont à peu près tous pareils. Alors que nous avons des spécialités, des spécificités.Si vous regardez les tarifs des architectes, des avocats, par exemple, ce n’est pas le cas. Le tarif tient compte aussi de la réputation, des compétences…. A part Myriam Provence qui annonce des tarifs bien au-dessus des autres, Beaucarnot qui doit être sans doute au même niveau qu’elle, nous sommes tous peu ou prou dans la même fourchette. Est-ce normal ? Il était étonné aussi que nous soyons plus nombreux que les chasseurs et pêcheurs en France, 6 millions de généalogistes pour 4,7 millions pour les chasseurs/pêcheurs, et qu’il n’y ait pas de chaîne TV consacrée à la généalogie. Alors que les chasseurs/pêcheurs en ont deux. Nous nous étonnions qu’il n’y ait pas de jeux de société, pas de didacticiels, pas de jeux video, pas de jeux télé sur ce thème. Comme si la généalogie devait exclusivement se cantonner à la recherche et à la diffusion d’arbres généalogiques. Il s’étonnait qu’il n’y ait que deux formations universitaires en France, même si c’est pour le moment un avantage. Elles sont du coup leader et peuvent tester de nouvelles pratiques sans crainte pour le moment. Bref, le marché de niche dans lequel nous sommes est-il vraiment rentable et solvable ? Sommes-nous assez audacieux pour oser essayer d’autres pistes ? Pourquoi ai-je un doute à ce sujet ? Comment répondre aux interrogations de mes étudiants dans ce domaine, quand ils veulent s’installer ? Leur dire « il vous faut 5 ans pour être rentable » ne me semble plus être une réponse appropriée. Les décourager, c »est ne pas les pousser à inventer, explorer d’autres pistes. Maintenir un couvercle sur la profession qui n’a sans doute plus de raison d’être. Faire aussi de la rétention d’information n’est plus d’actualité, à mon sens : aller trouver des informations d’ordre économique sur notre profession sur Internet, vous m’en direz des nouvelles. C’est d’un facile ! Il y a pléthore ! Alors après tout, se faire plaisir en innovant, en devenant enfin rentable et solvable, tout en travaillant pour les autres, tout en leur faisant aussi plaisir, n’est-ce pas plus intéressant ?