Après plusieurs mois d’interruption, le temps d’obtenir un DU de responsable de formation auprès de l’université d’Avignon et de rédiger trois mémoires, me voici donc de retour, avec beaucoup de plaisir, sur ce blog. J’ai profité de cette année pour étudier le profil des diplômés des DU de généalogie de l’université de Nîmes : niveau d’études, pyramide des âges, financement, sexe des diplômés, origine géographique. Ce qui pourra faire plaisir, j’en suis sûr, à certains de nos détracteurs d’avoir, enfin !, un peu de ces statistiques qu’ils réclament tant.

 

Quels sont les résultats, établis à partir des données issues de la scolarité de l’université de Nîmes ? Nous avons en effet récolté l’ensemble de ces informations en consultant les archives de l’université sur les 10 ans que ce diplôme existe. Soit un peu plus de 280 diplômés (le chiffre varie quelque peu si on se base sur les diplômes ou sur les personnes, un étudiant ayant pu passer plusieurs de nos DU, la même année ou pas). Nous nous sommes basés sur les diplômes pour établir ces statistiques.

 

Tout d’abord, 75% de nos diplômés ont au moins un niveau bac + 2 avant d’entrer dans un des DU de l’Université de Nîmes. Un peu plus de 59% un niveau bac + 3 minimum.

 

Pour chaque promotion, l’université de Nîmes essaie d’avoir une pyramide des âges mélangée. C’est en effet une force de pouvoir mélanger les générations. La cohorte des cinquantenaires est malgré tout la plus nombreuse. Les « seniors » ont, au même titre que les autres actifs, besoin de mettre à jour leurs compétences et connaissances pour maintenir leur employabilité. C’est un moment où ils peuvent envisager de se mettre à leur compte dans un métier-passion après une carrière bien remplie par ailleurs. Ils disposent d’un certaine expérience et d’une maturité permettant de prendre les bonnes décisions. Cette reconversion peut être plus mûrement réfléchie car ils savent quelles sont les contraintes qu’ils sont prêt à accepter et quels sacrifices ils ne veulent plus faire. Les plus jeunes, par contre, doivent construire leur carrière, leur famille, leur patrimoine immobilier. Ils veulent donc un emploi qui leur permette cela (c’est sans doute la raison pour laquelle soit ils continuent leurs études et le DU n’est qu’un diplôme parmi d’autres en fonction du métier qu’ils peuvent vouloir, soit ils cherchent plus un poste de salarié au sortir du DU).

 

Malgré le fait que les DU ne soient pas encore certifiés au RNCP, 2% ont réussi à faire financer leurs études, le plus souvent dans le cadre d’une reconversion professionnelle (paiement par le biais de leur employeur ou personnes ayant mis en place un dossier avec stages à l’appui avant le DU). C’est un petit pourcentage mais c’est normal tant que la certification n’est pas effective. Ce pourcentage devrait augmenter une fois le dossier RNCP accepté par France Compétences.

 

Nous pouvons constater qu’en très grande majorité, ce sont les femmes qui se forment (68% de nos diplômés). Nous avions déjà fait ce constat quand nous donnions des cours auprès d’associations de généalogie et en analysant notre clientèle : les femmes se forment pour faire ensuite par elles-mêmes, les hommes font faire. Ce serait intéressant de comparer avec les généalogistes professionnels : la profession serait-elle aussi féminine en majorité ?

 

Enfin, nous avons recherché l’origine géographique des diplômés des DU à partir de l’adresse que nous avions sur leur dossier individuel. Trois personnes sont originaires de l’étranger : Belgique et Abu Dhabi. Les autres sont originaires de 70 départements français (métropole et outre-mer) dont trois se détachent : Gard (59 adresses), Hérault (30 adresses) et Bouches-du-Rhône (20 adresses). Ce qui est normal au vu de la situation géographique de Nîmes. Nous commençons à répondre à des demandes de personnes originaires de la Polynésie Française. S’il existe là-bas un DU de généalogie successorale, il n’existe par contre rien sur la généalogie familiale. Peut-être est-ce une explication.