Cette année, pour essayer de faire progresser mes étudiants, j’ai décidé d’innover. La rédaction du mémoire leur pose toujours problème. Même s’ils arrivent toujours à résoudre ce qui leur paraît être la quadrature du cercle au départ (depuis que je donne les cours à Nîmes, je n’ai eu qu’une étudiante qui n’a pas réussi à me rédiger quelque chose après avoir fait les recherches), je me suis dit que leur montrer ce que je ne voulais pas pouvait être une  idée pédagogiquement intéressante.

 

Alors bien sûr, pour cela, il y a une méthode. Pas question de jeter l’opprobre sur un étudiant des années passées. Donc je ne prends que des extraits des mémoires qui n’ont pas eu la moyenne et le nom de l’étudiant est bien évidemment enlevé. Tout est rendu anonyme. Je refais la frappe de ces extraits dans un fichier Word (plutôt que des photos car les étudiants ont pu insérer leur nom en pied de page) et je mets en note de bas de page, en rouge parce que c’est la couleur qui m’a semblé évidente, toutes mes remarques.  Pour qu’ils puissent voir précisément où sont les erreurs et pourquoi je considère qu’il s’agit d’erreurs.

 

Je décortique absolument tout, sauf la manière d’écrire parce que chacun a son style. Je me place uniquement en tant que généalogiste. Qu’est-ce qui n’est pas clair dans leur manière de présenter la généalogie ? Où est le manque ?  Le but, outre qu’ils obtiennent le diplôme, c’est de les faire progresser non seulement dans leur recherche mais aussi dans leur réflexion et leur écriture (on pourrait dire que c’est l’objet de mon action et le gain attendu). Sachant qu’il faut que je prenne en compte le fait que certains de mes étudiants travaillent, donc ont peu de temps parfois à consacrer à leur recherche pendant les 6 mois que dure le diplôme.

 

C’est une manière de les faire monter en compétences, enfin il me semble. Et pour l’Université d’améliorer les résultats, montrer qu’il existe un suivi, une démarche qualité dans le but d’une certification RNCP. Ce qui permettra aux promotions suivantes de pouvoir obtenir plus facilement des financements dans le cadre de la formation continue.

 

 

L’objectif est qu’ils puissent arriver à décrire le plus fidèlement possible les personnes qu’ils ont réussi à identifier. Qu’ils puissent construire un plan, des paragraphes en ayant en tête qu’il faut se relire en se critiquant (certains l’oublient) pour que ce soit le plus fluide possible. Rédiger un mémoire de généalogie n’est pas un exercice facile car il faut se détacher de la passion, reprendre une tête froide.

 

 

L’objectif c’est d’aller au-delà de la lecture des mémoires qu’ils peuvent lire à la BU. Parce que ceux de la BU ont plus de 14/20 et je n’y mets pas d’annotations. Là ils vont avoir ma manière de lire leurs écrits. ils vont pouvoir voir ce à quoi je fais attention. Et je vous garantis que j’en mets des notes de bas de page. Parfois autant qu’il y a de pages ! J’en ai discuté avec ma hiérarchie qui a trouvé que c’était une très bonne idée. De même, les étudiants attendent ces écrits avec impatience une fois que je leur en ai parlé.

 

 

Mais comme c’est la première fois que je fais cela, j’ai parfois l’impression d’être méchant. C’est une expérience très curieuse pour moi. Je n’ai pas l’habitude. De ce fait, j’essaie de rester au maximum sur les faits pour ne pas porter de jugement malencontreux.

 

Et je crois que cela va tous nous faire augmenter nos compétences.