C’est souvent la question que me posent mes étudiants quand ils veulent s’installer. J’ai plutôt tendance à leur répondre par la négative. Plusieurs raisons à cela, en me basant sur les sites des chambres faisant partie de Généalogistes de France :
Je lis sur le site de la Chambre des Généalogistes Professionnels ceci : « La CGP n’assure ni formation, ni conseils d’installation : chaque généalogiste est maître de ses objectifs, de ses moyens, de ses démarches, de ses archives. » Un généalogiste nouvellement installé comme eux ne trouvera pas d’aide pour répondre aux questions qu’inévitablement ils vont se poser au tout début de leur installation. Ce n’est pas vers une chambre syndicale qu’il faut donc se tourner. Autant aller vers une personne physique de confiance qui acceptera de leur répondre ou vers une autre structure dans laquelle ils s’installent.
Pour adhérer à la CGP, ils doivent faire preuve d’une qualification et d’une expérience professionnelle sérieuse. Pour adhérer au Sygène, il faut présenter copie de la déclaration 2035 ou compte de résultat de deux derniers exercices. Ils démarrent. Donc ces deux comptes de résultat, ils ne pourront pas les présenter. On oublie donc Sygène. La qualification et l’expérience professionnelle sérieuse, cela démarre à partir de combien d’années d’expérience ? Deux ? Trois ? Dix ? Avec diplôme ? Sans diplôme ? On compte les années d’expérience en tant que généalogiste amateur ou pas ?
Pour ce qui est des dérogations, il suffit de présenter patte blanche, avec une copie de l’Urssaf ou du Kbis s’ils choisissent la société, pour que cela passe. Si vraiment un procureur exige la carte professionnelle, parce que je n’ai vu que lui à présent l’exiger, il suffit de lui expliquer qu’il existe plusieurs chambres syndicales, que certaines font partie de Généalogistes de France, d’autres non, qu’il n’existe aucune obligation d’adhérer, que la profession n’est pas réglementée et que le Kbis ou l’Urssaf suffit à prouver la qualité de professionnel, pour qu’il accorde la dérogation demandée sans poser d’autres questions.
Le réseau ? Ils peuvent le mettre en place sans difficulté. Il existe par exemple le groupe Généapros sur Facebook dans lequel ils peuvent rencontrer d’autres professionnels de la généalogie. Il y a les autres étudiants du DU de Nîmes qu’ils peuvent rencontrer via le groupe Facebook qui leur est dédié ou via l’association des anciens étudiants. Et puis ils vont le constituer petit à petit, en fonction de leurs besoins. Pas la peine de le créer artificiellement.
La Responsabilité Civile Professionnelle ? N’importe quelle assurance fera l’affaire. Il suffit d’aller se renseigner et de faire jouer la concurrence.
La formation ? Du moment qu’ils cotisent à l’Urssaf, ils ont droit à deux jours de formation payées par an. Il faut qu’ils voient pour cela avec leur Oriff-PL s’il est organisme de formation ou pas ou qu’ils posent la question au FIF-PL, notre OPCA.
S’inscrire dans une chambre syndicale professionnelle n’est pas non plus forcément une garantie en terme de professionnalisme. Ce n’est pas parce qu’on est inscrit (ou pas) qu’on devient plus (ou moins) compétent. Pas de formation assurée par le biais des chambres syndicales. Il leur faudra aller la chercher ailleurs dans tous les cas.
Cela rassure peut-être le client de savoir qu’un généalogiste professionnel est membre d’une chambre mais il existe d’autres moyens de le faire. En étant factuel par exemple quand on propose une prestation. Autre exemple : il m’est arrivé une fois de m’entendre dire qu’il fallait que seuls les membres d’une chambre syndicale, et uniquement eux, fassent cours en université. A ma connaissance, cela ne donne pas des compétences en pédagogie, ne confondons pas les deux.
Toutes ces raisons font que, quand ils me posent la question, je réponds à mes étudiants qu’actuellement je n’en vois pas la nécessité pour eux. Plus tard peut-être s’ils ont envie. Mais à l’installation, franchement, non. Je ne vais peut-être pas me faire que des amis en disant cela mais je préfère être honnête avec eux.
9 réponses à “Être membre d’une chambre syndicale, est-ce utile ?”
Ça rejoint complètement ma façon de penser.
Bonsoir Jérôme,
En même temps, je crois que j’ai été clair avec vous sur le sujet pendant toute l’année de votre DU. Cela ne me surprend donc pas que nos façons de pensée se rejoignent.
bonjour, je n’ai pas trouvé le groupe Généapro sur FB : avez vous une adresse plus précise
bien cordialement
Bonjour Denis, le groupe Généapro est là : https://www.facebook.com/groups/geneapros/
Bien cordialement
Bonsoir,
Merci à Christophe pour le lien. Une précision tout de même : l’administrateur n’accepte que les généalogistes professionnels installés. Pour que cela reste un groupe professionnel.
Bonsoir,
j’avais déjà entendu ce discours lors de mon DU.
J’adhère à cette façon de voir les choses.
Mais je suis toujours étonnée de constater l’ignorance des personnels des AD à ce sujet, à chaque fois que je me présente en tant que professionnelle il m’est systématiquement demandé ma carte professionnelle. Et à chaque fois je dois y aller de mon petit laïus explicatif…
Bien à vous.
Bonsoir,
Je n’avais jamais osé l’écrire jusqu’à présent. Puis une discussion avec un confrère m’a fait réfléchir. J’ai pensé alors qu’il me fallait le faire. Par rapport à ce qu’il me disait, c’était important. Ou cela le devenait.
Effectivement les AD peuvent demander la carte professionnelle. Parce qu’elles ont l’habitude que les successoraux en aient une et la leur présentent. Car pour elles, comme pour les procureurs, elle va de soi. Sauf que ce n’est pas le cas. Certaines Archives tiennent même des classeurs dans lesquels elles rangent les photocopies des nouvelles cartes. Alors quand vous, vous présentez votre Urssaf ou votre Kbis, qui n’a pas changé depuis le début de votre activité, cela peut coincer. Parfois le petit laïus explicatif suffit. Parfois cela monte dans la hiérarchie avant d’avoir l’autorisation d’être considéré comme un professionnel. C’est comme pour les procureurs. Au bout d’un moment, elles comprennent le message.
Merci Stéphane de ces explications toujours aussi claires de votre part
Merci à vous Sylvie pour le compliment.
Pour le moment, je n’ai vu aucun membre de chambre syndicale réagir. Seraient-ils d’accord avec ce que je dis ?