Être généalogiste désormais c’est être un historien de la famille. Chaque nouveau document consulté devient une clé pour ouvrir des portes. Impossible de savoir à l’avance où elles vont nous mener et pendant combien de temps. Mais n’est-ce que cela ?
Quand je rédige un rapport à un client, dois-je me contenter que de cela ? Est-ce que je ne peux pas lui proposer d’autres documents, d’autres objets qui le rattachent à son passé ? Quand j’ai ouvert les archives, j’ai ouvert aussi un monde d’odeurs, de bruits, de couleurs. Comment puis-je lui faire partager cette expérience si elle est partageable ? Si je l’ai accompagné, coaché en salle d’archives, comment le renvoyer à une image positive de lui -même, au « c’est moi qui l’ai cherché ! » ? Peut-être à l’instar des tees-shirts « finisher » des marathons et courses à pied, une façon d’affirmer sa fierté d’avoir fait cette course. Ou des vidéos de recherche, en pleine action de celle-ci.
N’y a-t-il pas possibilité de construire autre chose, de rapprocher culture et commerce à l’instar des musées avec leurs produits dérivés et boutiques ? Cela va demander de lever bien évidemment beaucoup d’a priori. Mais pourquoi pas ? Pourquoi ne pas développer une politique de licence de marque où l’ayant droit ne finance rien mais contrôle tout le processus d’élaboration des produits : de la catégorie des objets édités à leur design, en passant par les étapes de fabrication, d’approbation de leur qualité, des modalités de distribution et bien sûr du montant des royalties ?
La création d’un tel produit dure 18 mois. Mais cela peut permettre de se poser avec le client certaines questions : A quoi sert sa recherche ? Que va-t-elle apporter ? Que cherche-t-on à dire, lui et nous ? Par exemple, dans le cadre d’une cousinade, est-ce qu’on ne fait que celle-ci ou peut-on prolonger cette expérience par le biais d’objets particuliers ? Et dans ce cas-là lesquels ? S’il y a des enfants, des adolescents comment on les intéresse pour éviter qu’ils se traînent par force à ce type de manifestation ? Et ensuite veut-on leur donner le virus et si oui comment ? Par quel biais ?
C’est se poser la question par rapport à l’expérience. Chaque élément interagit sur les autres. Est-ce qu’il faut soigner l’atmosphère pour que nos clients se sentent bien (par exemple dans le cadre d’une visite virtuelle de nos recherches), qu’ils y passent le plus de temps possible. Est-ce qu’on peut mettre en place des événements comme par exemple des lectures d’actes choisis ? Est-ce qu’on pourrait mettre en place des occasions supplémentaires de rencontre ? Encourager à feuilleter, échanger, prendre du bon temps et revenir. Jouer d’une certaine manière sur ses affects ? Poursuivre son réenchantement. Le valoriser aussi personnellement voire à des fins d’affichage social (je pense à toutes ces recherches d’un ancêtre noble, presque galvaudées mais toujours importantes aux yeux des généalogistes).
Être généalogiste, n’est-ce pas aussi raconter l’histoire du lieu, de ses savoir-faire, de ses habitants ? Les ancêtres avaient tout un environnement autour d’eux. Comment le faire ressortir ? Il y a à mon sens encore beaucoup de réflexion à avoir pour vraiment professionnaliser le secteur. Qu’est-ce qu’être généalogiste professionnel ? Faire uniquement de la recherche ? Vraiment ?
4 réponses à “Les produits dérivés de la généalogie”
Très bel article…
Merci beaucoup.
Pour en revenir, aux enfants, aux adolescents, si le programme scolaire se penchait un peu plus sur la famille, cela permettrait d’orienter la recherche sur leur parents….Aujourd’hui, ces enfants, ces ados, savent très bien manipuler l’ordinateur, donc, ils sont capable après un programme de cours explicatif, de visionner les documents aux archives. Dans le nombre d’enfants, d’ados, certains trouvent leur déclic dans des activités sportives, d’autres par le biais de recherche, trouveraient un déclic pour leur vie future..Tous ne sont pas nés avec la même santé, et si cette recherche de documents concernant leur famille existait au sein de leurs études primaires, secondaires….un nombre de jeunes se pencheraient vers le métier de Généalogiste….C’est aussi intéressant que l’histoire de la France, car ce serait leur propre histoire….. cela serait un pas vers l’intéressement de manifestations de généalogie…Si ce n’est pas l’école, alors cela pourrait être par la voie de la MJC, divers ateliers de généalogie…..
Bonsoir,
Ce serait un sujet de discussion à avoir avec Fabien Larue. Travailler avec l’école peut être compliqué du point de vue des budgets. C’est quelque chose à prévoir bien à l’avance. Mais les MJC pourquoi pas ?