Le 15 juillet 1635, Maître Jean Lubbert, bachelier en droit, habitant Lautrec, vend à Maître Jean Holmière, greffier de la cour royale de Lautrec, l’office de notaire royal héréditaire lui appartenant comme lui étant advenu après le partage des biens de feu Maître Gabriel Lubbert, son père. Cet office appartenait auparavant à François Cazals et avant encore à Michel Melet, aïeul maternel dudit Lubbert.

 

Cette vente se fait moyennant la somme de 300 livres, se décomposant  ainsi :

  • 50 livres au sieur de Gérard, conseiller du roi et porteur des arrêts et quittances de la taxe des offices des notaires royaux dans le ressort de la souveraine cour des comptes, aides et finances de Montpellier.
  • 50 livres pour l’obtention et expédition de l’ordonnance de Monsieur de Lacger, juge de Castres.
  • 166 livres 10 sols à Etienne de Bedos, chanoine du chapitre de Burlats à cause du contrat en date du 19 janvier 1608 passé solidairement avec Benjamin Melet devant Maître Jean Fabriès. Comme Benjamin Melet est insolvable, la dette est entière entre les mains du sieur Lubbert.
  • 33 livres 10 sols à cause du transport fait par Etienne Jalras le 10 mars 1621 devant Maître Jacques Larroque.

 

Un office ? Quand on fait des recherches sur l’Ancien Régime, ce terme apparaît souvent sans que l’on sache vraiment de quoi il s’agit. Un office est une charge personnelle octroyée par un souverain ou un seigneur à un individu. C’est une véritable délégation de pouvoir. C’est même la base du fonctionnement de l’administration publique.

 

Louis XI va octroyer une stabilité des offices par son ordonnance du 21 octobre 1467. Il s’engage à ne nommer un officier que si le titulaire est mort, a démissionné ou a été destitué pour forfaiture judiciairement constatée. Cette stabilité sera ensuite renforcée par l’hérédité et la vénalité de l’office, ce qui va permettre au roi de renflouer ses caisses (surtout quand le roi décide de dédoubler celui-ci).

 

Seules les lettres de provision d’office du roi permettent de devenir officier. Enregistrées par le corps dont dépend l’officier, qui contrôle aussi à l’occasion les compétences, la moralité et l’âge du candidat. C’est ce qui explique ici les 100 premières livres de la transaction.