Léontine est une de mes arrière-grand-tantes. Dans la famille VIOT, c’est celle qui me pose le plus de problème. Pour le moment, je n’ai pas trouvé sa naissance. Elle n’est pas née à Nantes, pas non plus à Angers ou à Lyon, villes où sont nés ses frères et soeurs. Comme son père avait la bougeotte, cela ne facilite pas les recherches.

 

Pourtant la mémoire familiale a gardé sa trace. Je me posais des questions sur sa réelle existence quand l’association vertavienne de généalogie m’annonce par mail qu’il existe un document où elle apparaît et m’envoie leur saisie en photo via un mail. Elle intervient en effet dans un document qui parle de la mise sur le monument aux morts du nom de mon arrière-grand-père René François COSSON après qu’il ait été déclaré par jugement « mort pour la France ». Et elle intervient en tant qu’épouse. Il est sur le Livre d’Or de Vertou, cette discussion n’aurait pas dû avoir lieu. Et pourtant, il y a ce document. Bizarre !

 

DAMNED !

 

René François, je ne lui connais qu’une épouse c’est la soeur de Léontine : Louise. A ma connaissance, il n’y a pas eu de divorce. Bon d’accord, René François est porté disparu à la date du 23 septembre 1914, après que l’ennemi ait attaqué le village de Bussu, près de Péronne, dans la Somme, à 16 h 30. Attaque qui a valu le repli de son bataillon tellement ils étaient pilonnés. Ceci fait, les Allemands incendièrent le village. C’est le Journal de Marche et des Opérations qui me l’apprend. Bon d’accord, Louise a eu un enfant le 19 mai 1917, qui n’est pas de René François, ça tout le monde le savait. Cela n’a jamais été un secret pour personne dans la famille.  Mais quand même !

 

Pourquoi Léontine apparaît-elle comme épouse ? Et où est Louise à ce moment-là ? Ou alors c’est une erreur administrative. Mais Louise ne porte que ce prénom et Léontine se prénomme Léontine Philomène Marie. Cela fait beaucoup de prénoms erronés. Ou alors je n’ai pas fini de chercher au niveau de mes arrière-grand-parents René François COSSON et Louise VIOT. Et tout n’a pas été dit. Contrairement à ce que je croyais.

 

La maîtresse de René François, dont parlait ma grand-mère sans que mon grand-père la contredise sur ce sujet, a peut-être bel et bien existé. Selon elle, il aurait profité de la guerre pour s’échapper de son foyer (et du caractère pas facile de sa femme). Âgé de 41 ans au déclenchement du conflit, père de 4 enfants, il est du 81ème régiment d’infanterie territoriale. Rien que de très normal pour l’époque. Les lois de recrutement nous disent en effet que : « Les hommes de l’active et les plus jeunes de la réserve doivent constituer lors de la mobilisation les unités envoyées au combat, tandis que les réservistes plus vieux sont destinés à former des régiments de réserve maintenus en arrière du front ou à remplir les dépôts en attendant de remplacer les pertes. Les hommes de l’armée territoriale doivent constituer des unités destinées à des tâches en arrière du front, telles que la garnison des places ou des travaux de retranchement. Enfin, les hommes de la réserve de l’armée territoriale doivent servir à surveiller les voies ferrées et le littoral. »

 

Le Journal de Marche et des Opérations nous dit que René François circule entre le Nord, le Pas-de-Calais, la Seine-Maritime et la Somme du 14 août jusqu’à sa disparition. Avec quelques combats malgré tout. Visiblement, il a beaucoup marché, les trains ne circulant plus sur ce secteur. Quel a été son travail, hors des batailles qu’il a dû mener ? Creuser des tranchées ? Nettoyer les champs de bataille ? Suivre l’armée active  pour la ravitailler ? Le Journal ne le précise pas.

 

En en découvrant plus sur René François, tomber sur Léontine plutôt que sur Louise a été une surprise.  J’ai un stock d’interrogations qui se bousculent dans ma tête. Cela me perturbe cette découverte. Et dire que tout a commencé par le signalement d’une erreur de saisie à l’association vertavienne de généalogie.

 

DAMNED !