Il y a quelques mois, le Département des Etudes, de la Prospective et des Statistiques du Ministère de la Culture a mis en ligne son étude 2011 « chiffres clés statistiques de la culture » réalisée à partir de sa banque de données de statistiques culturelles. Que nous dit cette étude sur les lecteurs des Archives ? En 2009, presque 72% des lecteurs des services d’archives sont lecteurs des Archives Départementales. Entre 2007 et 2009, les visites des sites Internet ont quasiment triplées. De même si on regarde les millions de pages vues. Sachant qu’à peu près la moitié des documents numérisés en France sont mis en ligne. De ce fait, le nombre de lecteurs inscrits a diminué pendant la même période. Ce qui me semble relativement normal, les personnes ne se déplaçant plus pour consulter les documents mis en ligne. En 2009, 62% des publics des Archives sont venus pour des séances de travail. A 52% ce public est généalogiste. Nous n’avons pas encore les chiffres pour 2009 mais en 2008, 12% des personnes de 15 ans et plus sont allés au moins une fois dans leur vie dans un centre d’archives. L’âge et le sexe ne modifient pas ce pourcentage. A 64%, ces personnes ont au moins le bac (31% un bac+4 ou plus, 18% bac+2-3, 15% bac). Le public des Archives est un public citadin à 89% : 39% habitent Paris et son agglomération, 14% une ville de plus de 100 000 habitants, 12% une ville entre 20 000 et 100 000 habitants, 8% une ville de moins de 20 000 habitants et 11% une commune rurale. Quelques remarques à propos de ces statistiques : Nous n’avons pas les métiers mais au vu du niveau de formation, je dirais que nous sommes dans la PCS+. C’est-à-dire un public composé de chefs d’entreprises, d’artisans, de commerçants, de cadres et de professions intellectuelles supérieures (professeurs et professions scientifiques salariés appliquant directement des connaissances très approfondies dans les domaines des sciences, ayant des activités d’intérêt général de recherche, d’enseignement ou de santé, cadres administratifs et commerciaux d’entreprise, ingénieurs et cadres techniques d’entreprise) et professions intermédiaires (contremaître, instituteur, infirmier, assistante sociale). Ce qui, à mon avis, éclaire bien le montant des facturations que j’avais développé dans une autre note. Il me semble que cela nous donne deux informations intéressantes sur les généalogistes : personne citadine ayant au moins le bac. Je dirais aussi que le généalogiste est une personne appartenant à ce qu’on appelle la classe moyenne, quand je vois les professions de la PCS+, sachant que ce terme ne veut pas dire forcément grand chose. Par contre, une question que je me suis posé en regardant ces statistiques : sont-ils des Créatifs Culturels ? Appartiennent-ils à cette catégorie d’individus ayant en commun d’adopter une vision globale du monde, favorisant la faible dépendance vis-à-vis des modes de consommation industrialisés en même temps que le développement personnel et spirituel, refusant les dégradations environnementales et recherchant des solutions nouvelles aux problèmes socio-personnels ? Je n’ai rien qui me le prouve mais comme cela, a priori, je donnerais plutôt une réponse positive. Et vous, qu’en pensez-vous ?