Je viens d’apprendre le décès d’une cliente. Cela faisait un mois que je n’avais pas de nouvelles de sa part. Ce n’était pas normal. Elle me répondait au plus tard dans les 15 jours de mes envois. Là, cela faisait un peu plus d’un mois. Etait-elle malade ? Avait-elle déménagé ? Je commençais à m’inquiéter. J’appelle chez elle : le numéro demandé n’est pas attribué. Mauvais pressentiment. J’ai alors appellé la mairie qui m’a appris son décès. Cela faisait 7 ans que nous correspondions. Sept années pendant lesquelles je l’ai rassuré sur sa famille. Elle était toujours contente des trouvailles que je pouvais lui faire, des explications que je pouvais lui donner. Déçue quand je ne trouvais pas assez vite. Elle avait peur que je me fâche et que je ne veuille plus travailler pour elle quand elle me le disait. Je sais, parce qu’elle me l’a dit à plusieurs reprises, que la généalogie lui apportait des rayons de soleil dans une vie qui avait été difficile. Elle préférait se priver de sorties mais la généalogie c’était sacré. Elle ne l’aurait jamais lâché, pour rien au monde. Quand on travaille pour quelqu’un aussi longtemps, ce n’est plus forcément qu’une cliente. Nous pénétrons dans l’intimité des gens. Ils pénètrent parfois aussi un peu dans la nôtre, pas parce qu’on se raconte notre vie mais simplement parce que le temps fait qu’il en est ainsi. Sept ans comme cliente, sans discontinuité, dans dix ans de travail comme professionnel, ce n’est pas rien. Ce ne peut pas être rien. Elle va me manquer.