Quel est notre coeur de métier en tant que généalogiste ? Est-ce uniquement la recherche pour les particuliers ? Je ne le crois pas. Ou disons plutôt de moins en moins. Il me semble que cette recherche n’est qu’une partie de notre travail, la partie visible. Après tout, en faisant des recherches pour les particuliers, le généalogiste constitue un stock : un stock de données, d’actes. N’y a-t-il pas déplacement du centre de gravité de notre métier, de ce fait ? Restons sur cette idée de stock. La tâche du généalogiste n’est-elle pas aussi de le rendre le plus pertinent possible, de le décrire, de l’indexer avec un maximum de précision ? Notre coeur de métier peut-il être autour de ce stock ? Pourquoi ne pas agir plus en aval ? Décrire l’information que nous possédons à des niveaux de granularité divers : personne n’a forcément besoin de la même information. Inventons donc des filtres, des tamis différents en fonction des besoins. De même, repensons l’accès. Je ne sais pas encore comment mais je crois que nous devrions travailler à ce niveau. En outre, un de nos rôles n’est-il pas de conseiller, de formaliser, de traduire des besoins ? Le besoin de visibilité et d’accès aux archives s’accroît. Le besoin d’accompagnement, le besoin d’autonomie aussi. Et là nous travaillons aussi en amont. Après tout, plutôt que de considérer que nos utilisateurs, nos clients sont des niais (ce qu’ils sont de moins en moins) et qu’il faut tout leur apprendre, leur mâcher tout le travail, faisons plutôt confiance à leur sens critique quant à l’appréciation de la qualité de l’information que nous leur donnons. En même temps, profitons-en pour leur donner un certain nombre de réflexes. Seule compte l’information que nous possédons. Oublions sa localisation physique. De toute façon, avec la numérisation des archives, celle-ci n’aura bientôt plus aucune importance. Nous sommes des professionnels ? Faisons en sorte que l’authentification des données passe uniquement par nous. Après tout, n’est-ce ce à quoi se sont attelées les associations et les sociétés dites commerciales ? Et nous attendons quoi ?