Faire des recherches pour un particulier, cela a un coût. Souvent, le généalogiste fait payer les heures passées à faire la recherche à son client. Mais est-ce suffisant ? Je ne le crois pas. Voici pourquoi. Normalement, un généalogiste responsable se préoccupe de gérer rationnellement son entreprise. Gérer, cela consiste à rechercher la maîtrise du devenir pour pouvoir prendre de nouvelles décisions en ayant toutes les cartes en main, en connaissance de cause. Cela implique d’établir des prévisions les plus réalistes possibles. Pour un généalogiste, la tâche peut s’avérer difficile. Ce qu’il vend, c’est du service intellectuel. Comment bien évaluer la qualité de ses prestations, évaluer avec le plus de précisions possibles le temps passé à répondre aux demandes de ses clients ? Il peut arriver que le problème posé par le client paraisse simple. Au final, il peut s’avérer nous avoir occupé pendant de longues heures sans toutefois satisfaire entièrement le client. Il cherchait une preuve, on lui apporte des faisceaux d’indices probants mais rien d’officiel. Comment l’évaluer ? Pas si simple. Mais, du moins je l’espère, tout comme dans un service documentaire, des ratios, des clignotants adaptés à notre profession doivent être élaborés, de manière la plus objective possible, proposant des solutions pertinentes, admises par tous. Quel est le coût global du service ? Quel est le coût de chacun des produits et/ou des services que je mets à disposition de mes clients ? Trois critères, il me semble, peuvent être utilisés : le critère historique : contrôle des coûts de chaque produit et/ou service. le critère économique : la fixation d’un éventuel prix de vente dans la mesure où ces services ne sont pas gratuits. le critère psychologique : quel est le prix que les utilisateurs potentiels voudront bien payer pour les prestations que je leur propose ? Peut-être une petite précision avant d’aller plus loin. Il existe plusieurs sortes de frais. Il me semble bon de les définir. Les frais directs sont les frais susceptibles d’être affectés directement à un produit et/ou service. Les frais indirects sont communs à plusieurs produits et/ou services et sont affectés à chacun en fonction d’un prorata. Les frais fixes, comme leur nom l’indique, ne varient pas vis-à-vis de l’activité produite. Les frais variables, au contraire des précédents, sont strictement proportionnels à l’activité. Une fois les frais répartis dans chacune de ces catégories, il est alors possible de calculer le coût de revient. Trois coûts existent : Le coût variable : il ne prend en compte que les frais variables, qu’ils soient directs ou indirects. Le coût partiel : au coût variable, on rajoute les frais directs fixes. Le coût complet : au coût partiel se rajoutent les frais indirects fixes. Cela permet de déterminer trois marges par rapport à notre prix de vente. Il me semble aussi intéressant de calculer combien coûte le fonds documentaire que je constitue au fur et à mesure des recherches effectuées. Les gens me demandent de rechercher des familles. J’effectue les recherches et je m’en garde un double. Mais la conservation de ce double prend de la place, que ce soit sur un rayonnage ou dans un ordinateur. Si je ne le ré-utilise pas, ce fonds documentaire est un fonds qui dort, peut-être de manière définitive. Est-ce bien raisonnable ? Que me paie en fait le client ? Les recherches ou la primauté des informations recherchées ? Ce n’est pas la même chose. S’il me paie les recherches, celles-ci lui appartiennent. Donc normalement, je ne devrais pas en garder de double pour moi. S’il me paie la primauté, je lui en donne un exemplaire qu’il est le premier à avoir mais ensuite, je peux ré-utiliser ces recherches, les mettre à disposition pour d’autres personnes, payées à un coût plus faible que pour la primauté. Et dans ce cas-là, le fonds documentaire ne fait pas que me coûter, il peut aussi me rapporter. Certes, mais calculer son coût de revient est, je crois, une tâche difficile. J’y reviendrais une autre fois sur le sujet.