Le généalogiste écrit très régulièrement pour accomplir ses tâches de travail. Dans le cadre de son exercice quotidien, l’écrit s’impose comme un véritable outil professionnel soutenant et concourant à l’affirmation de sa légitimité. L’acte d’écrire devient une expérience de travail méthodique aboutissant à la construction d’un objet utile aussi bien à lui-même qu’aux autres. C’est loin d’être une tâche routinière. Cela suppose un travail renouvelé de réflexion. Cela suppose aussi la mobilisation d’un grand nombre de savoir-faire et de savoirs méthodologiques, personnels, relationnels et bien sûr théoriques. Quel généalogiste professionnel n’a jamais rédigé un rapport a minima à envoyer à ses clients à la fin d’une mission ?

 

Mais cet écrit généalogique professionnel quel est-il ? Le généalogiste professionnel peut-il renforcer son identité professionnelle par ce biais, notamment en adoptant une série de compétences indispensables à sa pratique ?  Cet écrit a plusieurs rôles : informer, communiquer, transmettre, mémoriser, prouver, conserver, conseiller, explorer, concevoir, notifier, sécuriser. Par tout cela, il est un document de synthèse et donc met en place un référentiel théorique ainsi qu’un langage particulier utilisé. Un bon écrit professionnel est un écrit utile, produisant forcément un impact sur celui qui le reçoit et  devant répondre aux attentes de son destinataire.

 

De ce fait, une série de compétences sont nécessaires : Des compétences fondamentales qui sont relatives aux acquis universitaires pratiques et théoriques (n’en déplaise à certains qui préfèrent l’expérience à la formation, mais on ne peut pas être un bon généalogiste professionnel sans savoir écrire et présenter une recherche. Or, souvent, ce type d’exercice passe par l’université). Des compétences fonctionnelles ensuite, permettant l’application pratique des premières : analyser une situation et en extraire l’information pertinente, intégrer des données issues de sources multiples dans un tout cohérent, organiser les informations via un plan ou des parties, passer du langage professionnel à un langage compréhensible par tous. Le but ? Permettre d’en faire profiter le plus grand nombre.

 

Je crois que notre identité professionnelle s’élabore aussi via une communication responsable et crédible. C’est une des raisons pour lesquelles je donne en exemple à mes étudiants ce que je ne veux pas lire dans leur mémoire et pourquoi je ne veux pas le lire. C’est pourquoi je suis sans pitié sur les fautes de français (sauf s’ils sont dyslexiques, des pans entiers de points peuvent sauter et ils sont prévenus à l’avance) parce qu’un généalogiste professionnel français ne peut pas se permettre d’écrire mal sa langue. C’est pourquoi aussi quand je fais un travail d’historien en vue d’une publication dans une revue historique universitaire, je retravaille plusieurs fois mon texte, le fais relire, parce qu’un écrit d’historien et un écrit pour une revue de généalogie vendue en kiosque, par exemple, sont différents. Le lectorat n’est pas le même. De même que mes écrits en tant de blogueur sont encore différents (je peux me permettre d’être plus proche du langage oral) . Mais je me dois d’être dans tous les cas professionnel  car c’est mon image  qui  ressort.