Hier j’ai suivi un atelier pour vérifier si mon prix était le bon ou pas. Cela fait du bien de temps en temps de le faire et de se caler au bon prix si c’est nécessaire. Nous sommes parti dans cet atelier de l’hypothèse « minimum vital » : se payer l’équivalent d’un SMIC tous les mois pour un temps plein. Un temps plein c’est 152 heures de travail. Le tarif horaire d’un SMIC est de 7,49 euros. Pour cela, il fallait savoir quelles étaient nos charges fixes, celles qui reviennent tous les mois et dont le montant ne bouge pas quel que soit le CAHT. Ce sont celles aussi sur lesquelles on peut prendre des décisions de gestion : chercher un meilleur prix, les supprimer complètement, etc. Les charges variables, quant à elles, suivent l’évolution du CAHT. Ces charges fixes mensuelles sont les suivantes a minima : loyer (ou remboursement du crédit) et charges locatives éventuelles, énergie, fournitures de bureau, matériel et petit équipement, frais postaux, publicité, indemnité kilométrique, assurance RC Pro, prestation de services et /ou sous-traitance. Il faut savoir que notre temps plein n’est pas un temps productif temps plein. Nous devons faire du commercial. Nous avons des heures de transport. De temps ou temps, au moins une fois par an, nous suivons des formations. Notre temps de production est au maximum de 70%. Et si nous arrivons à ces 70%, c’est que vraiment nous sommes bons. On va dire que oui. Après tout, nous sommes des professionnels. Une fois que nous avons déterminé le montant que nous voulons nous payer, nous pouvons déterminer son coût global : ne pas oublier les charges sociales et fiscales ainsi que les congés payés (c’est bête à dire mais de temps en temps, en prendre cela fait du bien). Une fois additionnés notre goût global de rémunération et de nos charges fixes, nous pouvons les diviser par le nombre de nos heures productives (et exclusivement celles-là). Nous pouvons alors déterminer ainsi notre prix de revient HT qui est le tarif horaire HT minimum à pratiquer. Si le généalogiste professionnel est exonéré de TVA, c’est le tarif qu’il annonce. S’il est à la TVA, il lui faut donc ajouter 20%. Hier, cet atelier m’a permis de voir que quand je conseille à mes étudiants, qui veulent s’installer comme professionnels en étant exonérés de TVA, de demander 40 euros de l’heure, je suis dans ce tarif. C’est ce tarif qu’il faut demander. Ce qui veut dire, pour moi qui suis à la TVA, un tarif horaire de 48 euros. Notre seuil de rentabilité (je vous passe les calculs savants) est alors un CAHT de 4800 euros mensuels. Mais là nous sommes dans l’idéal. En effet deux « problèmes » se posent à nous : les tarifs de la concurrence et le prix psychologique (quel tarif les clients sont prêts à payer). Pour la concurrence, on a déjà un vrai problème. Le prix moyen horaire de celle-ci est de 31 euros. En dessous donc de ce tarif minimum à pratiquer pour pouvoir se payer l’équivalent d’un SMIC temps plein. Du coup, ce prix étant inférieur, cela a un impact sur le prix psychologique. Nos clients sont habitués à payer moins que ce qu’ils devraient normalement payer. Si je veux être au bon tarif, en étant assujetti à la TVA, je suis donc 17 euros plus cher que la concurrence en moyenne. Comment l’expliquer et le justifier ? C’est ce que nous verrons dans un prochain billet.