En ce premier mai, je me rends compte que je manque de temps. Je me rends compte que je n’arrive pas à facturer tous les travaux en cours. L’université a en outre des projets nouveaux en généalogie dans lesquels elle veut m’impliquer. Ma collaboratrice est bien occupée de son côté. Ne pas facturer, ce n’est pas bien. Je devrais pouvoir faire plus de chiffre d’affaires tous les mois. Je n’y arrive pas. J’ai l’impression d’oublier des clients alors qu’en fait ils sont tout le temps dans ma tête et que je me dis en permanence « j’ai ça à faire pour Monsieur X, on est déjà à la fin du mois et je ne l’ai toujours pas fait. Et la traduction des recherches en anglais pour Monsieur Y, non plus. Et je n’ai toujours pas appelé Madame Z pour son devis ni fait celui pour Monsieur T ! Le mois est déjà fini ! Et m… » Bref je culpabilise en mon for intérieur. Je pourrais aussi me dire que j’ai du travail en avance. Mais c’est plus compliqué à me dire, allez savoir pourquoi.

 

Je me rends compte aussi que j’ai des recherches « en stock ». Exemple : Je veux publier une nouvelle histoire de la famille Toulouse-Lautrec, je crois que cela tout le monde le sait. En attendant de pouvoir publier, les recherches sont menées par toute une équipe que je dirige, rédigées au fur et à mesure dans plusieurs documents, le soir à partir de 20 h, mais attendent une publication dont la date n’est pas encore fixée, l’éditeur n’étant pas encore trouvé. Ces recherches devraient pouvoir me permettre de me faire connaitre, de faire connaître mes compétences, mon savoir-faire. Mais ce n’est pas le cas pour le moment. Je trouve des histoires intéressantes mais personne n’est au courant de celles-ci. Elles sont stockées, presque inutiles, alors qu’elles devraient permettre de me développer. C’est dommage. Et rageant d’une certaine manière.

 

Je me rends compte que, manquant de temps, je rédige aussi moins sur mon blog. J’ai en effet moins de temps pour faire les recherches que je veux mener pour celui-ci. J’en programme mais cela prend du retard aussi. Là, j’ai vu un article intéressant en anglais dont je veux faire un résumé parce que cela me paraît intéressant pour des généalogistes professionnels. Mais voilà… Il attend !

 

Rognutudju ! Tout cela n’est pas une situation qui me convienne ! Il me faut me libérer du temps !

 

Pour cela, sans refuser de la clientèle, ce qui serait le pire, il n’existe pas plusieurs solutions. C’est soit je diminue mon temps de sommeil mais je dois aussi penser à mes problèmes de santé (je ne suis pas sûr que la corde ne casse pas, j’ai déjà donné, c’est le pire des remèdes), soit je prends du monde de manière définitive pour m’aider. C’est cette deuxième solution que j’envisage de plus en plus.

 

Depuis plusieurs mois, j’ai un de mes étudiants en stage trois jours par semaine, qui habite pour le moment pas très loin de chez moi. Nous nous entendons bien, nous avons les mêmes valeurs. Nous apprenons à nous connaître, professionnellement parlant et humainement aussi. Il s’entend bien aussi avec ma collaboratrice et je fais en sorte qu’ils apprennent à se connaître. Il est joyeux, enthousiaste, plein d’entrain, a envie de bousculer un peu sa vie. Et qui fait tout pour y arriver. Quelqu’un que j’apprécie. Une belle âme comme je lui ai dit.

 

Je me rends compte, quand je lui parle d’un de mes projets, que cela matche. Je lui donne un mot, par rapport à une de mes envies, il rebondit, agrandit le concept. Je réagis à mon tour. Bref d’un mot au départ, nous nous retrouvons avec 5 pages de projets à développer. Sympa, non ? Oui, je sais, cela ne simplifie pas pour le moment ma recherche de temps en plus si je rajoute des projets. Mais bon. C’est sympa quand même.

 

Nous sommes d’ailleurs en train d’en développer un ensemble. Sur les Toulouse-Lautrec. Je connais bien la famille. Il connaît bien ce que nous sommes en train de développer. Nous sommes en train de nous tester, d’une certaine manière je crois par ce biais. Intuitivement, mon instinct me dit que je peux lui faire entièrement confiance.

 

Et j’avoue en outre que, dans un cadre professionnel, c’est la première fois qu’une personne est généreuse avec moi. S’il me demande quelque chose qui lui tienne à cœur et que je lui dise OK, je n’attends pas à avoir forcément de retour. Mais si mon accord lui a fait plaisir, il m’offre un petit cadeau symbolique pour me remercier de le lui avoir donné. Alors que cela me semblait totalement et parfaitement naturel de l’avoir fait. Quand je dis oui , mon oui est sincère. Je n’attends rien en retour. Sa manière de faire et d’être, pas du tout forcée mais complètement naturelle, je n’en ai pas l’habitude professionnellement mais j’avoue qu’elle est très agréable.

 

C’est une des raisons pour lesquelles je lui ai proposé que nous continuions à travailler ensemble, à la fin de son stage. Alors, bien sûr, il faudra voir avec l’expert-comptable sous quelle forme. Il faudra voir aussi quel CAHT il faudra dégager mensuellement. Cela ne se fait pas ainsi, d’un simple claquement de doigts. Il faut apprendre à se connaître avant, encore et encore. J’ai fait l’erreur d’y aller quasi à l’aveugle avec mon ancien associé. J’ai compris la leçon. Plus jamais ! Hâtons-nous lentement.

 

Il est, je crois, malgré tout, la bonne personne qui arrive au bon moment. Il a envie, si j’ai bien compris, de poursuivre aussi l’aventure. Nous verrons bien ce qu’en dit l’avenir.