Désolé pour le titre mais je n’en ai pas trouvé de meilleur. Je m’explique : On m’a demandé de  faire une recherche sur un homme né à Bordeaux en juillet 1868, de parents inconnus. Le but de la recherche ? En savoir plus sur la vie de cet homme avant son mariage.

 

C’est donc parti pour une recherche somme toute basique, semble-t-il, via l’état civil et d’autres documents assez classiques. Semble-t-il parce qu’en fait pas du tout ! C’est un homme et j’arrive donc à trouver son nom dans les Registres Matricules de Dordogne, département où il vivait apparemment au moment où il a 20 ans . Mais là j’apprends qu’il habite en fait La Charente. Direction le recensement de la commune l’année avant son service. Je le trouve bien, domestique dans une famille de la commune mais sous un autre prénom. C’est un enfant naturel, cela ne m’étonne pas trop. Ses patrons ont pu le rebaptiser.

 

J’en sais donc un tout petit plus sur lui au moment où il a fait son armée. C’est parti pour la recherche de son acte de naissance. Son nom de famille commençant par A, me voilà dans les tables décennales à rechercher sa naissance. Ce que fait normalement tout généalogiste. J’ai la date de naissance, j’aurais pu aller directement à l’acte. Mais je préfère passer par les tables d’abord. Mais là, à la lettre A, nada, que dalle ! Bon, pas grave ! Allons chercher à la lettre du deuxième prénom sous lequel on le trouve. On ne sait jamais, il a peut-être été inscrit à la lettre de ce prénom. Mais là non plus, rien ! Bon bon bon ! Ne serait-il pas né à Bordeaux ? Mais quand même, il a dû fournir son acte de naissance au moment de son mariage.  Il n’y a pas de raison. Où se cache-t-il ce drôle ?

 

Ma collaboratrice prend le relais. Elle va directement à la date et me trouve l’acte de naissance sous le prénom « charentais » à la bonne date. Allons bon ! La bonne blague ! C’est décidé, je me fais toutes les lettres de la table annuelle pour savoir où le service de l’état civil l’a caché. Et je trouve à la lettre N deux actes de naissance, l’un à la suite de l’autre : celui trouvé par ma collaboratrice et, page précédente, trois actes avant, celui qui nous intéresse. Pourquoi N alors que leur nom de famille commence par A ? C’est vrai quoi, comme ça a priori c’est illogique. Sauf si l’officier de l’état civil les a classés à l’époque à N… comme enfant Naturel ou enfant Non Nommé. Pour pouvoir les distinguer plus facilement des enfants légitimes, ayant un nom légitime, donné par un père connu et reconnu.

 

Nous avons donc deux enfants naturels, nés le même jour, déclarés le même jour, dans la même commune mais pas au même endroit. Ils sont en effet nés chez deux sages-femmes différentes, ce qui me fait penser qu’ils ne sont pas frères. Deux enfants quasi-homonymes donc, dont l’un a pris, à un moment donné de sa vie, le prénom de l’autre.  Je sens que pour suivre la vie du gamin, ça va être le pied ! Et du sport !