Le 15/07/1813, à Roujan, dans l’Hérault, Jean-Pierre-Guillaume de Lautrec épouse Marguerite Jeanne Panis.  Entre autres enfants, il en aura deux fils :

1/Jean-Pierre-Hippolyte, né le 7/04/1813 à Agde. Euh… Oui, il est né avant le mariage.

2/Honoré Sylvain Frédéric, né le 22/05/1825 à Bessan.

 

Jean-Pierre-Hippolyte ira bien loin de l’Hérault se marier. Il épouse en effet dans l’Aisne, à La Fère, le 19/11/1849 Rose Anastasie Mara, dont il aura entre autres enfants un fils : Edouard Jules Hippolyte, né le 27/08/1852 à La Fère. Après la mort de sa femme, Jean-Pierre-Hippolyte redescendra dans l’Hérault.

 

Honoré Sylvain Frédéric, quant à lui, épouse à Alignan-du-Vent le 5/10/1853 Victorine Joséphine Belloc, d’où entre autres  un fils prénommé Frédéric, né le 22/08/1859 à Alignan-du-Vent.

 

Edouard Jules Hippolyte et Frédéric obtiendront tous deux un jugement rectificatif de leur état civil par le Tribunal Civil de Béziers.

 

Edouard commence le 29/07/1898 : lors de son mariage, on lui a donné une mauvaise date de naissance. 1853 au lieu de 1852. Cela ne va pas du tout ! Et tant qu’à modifier, il demande au tribunal à récupérer sa particule. On a écrit sur son acte de naissance Lautrec au lieu de « de Lautrec ».  Plairait-il au tribunal de modifier en même temps, pour lui et ses enfants ?  Mais il plaît mon bon monsieur, il plaît même sans problème ! Les deux sont modifiés illico presto (enfin… Presque !).

 

Frédéric, quant à lui, aura un peu plus de mal à obtenir cette particule oubliée. Le 27/05/1899, le tribunal demande des preuves qu’elle a bel et bien existé auparavant, contrairement à Edouard Jules Hippolyte. Le voilà qui doit remonter sa généalogie, mariage après mariage, jusqu’au 10/02/1539, date à laquelle Jean de Lautrec, qualifié fils d’Antoine et petit-fils de Corbeyran, épouse Jeanne ou Rosine de Lavit.

 

Pour les généalogistes, Jean fils d’Antoine et petit-fils de Corbeyran, cela pose problème. Soit la date n’est pas la bonne, soit la filiation. En tout cas, cela ne colle pas. Mais bon, pour le tribunal civil de Béziers, peu lui chaut. Ce qu’il voulait, c’était une particule en continu, accolée au nom de Lautrec, de ce Jean jusqu’au père de Frédéric. Et ça, ça colle. C’est bon ! Il lui accordera donc le retour de la particule.

 

Ce jugement a en plus un deuxième effet. Depuis plusieurs années, personne ne savait où un de leurs ancêtres, Guillaume de Lautrec, avait épousé Marie-Jeanne Jouxtel. Grâce à cet acte de 1899, le mystère est résolu : Morlaix, paroisse Saint Mathieu, le 10/01/1764. Sachant que leur fils aîné naquit en 1765 à Molinons, dans l’Yonne, entre Sens et Troyes (tout à côté quoi), Morlaix n’était pas vraiment la première idée qui venait à l’esprit pour chercher ce mariage ! Et pourtant !

 

Comme quoi un jugement rectificatif d’état civil c’est une mine d’or !