Etienne de Lautrec, fils de Pierre de Lautrec, seigneur de La Lande-Cabazac, et de Flore de Toucheboeuf de Beaumont de Junies, né vers 1722 dans le Lot, rencontre une jeune fille belle comme lui, chaste, pieuse, modeste, candide, gracieuse et passionnée mais hélas roturière. Le mariage, malgré l’amour qu’ils se portent, ne peut avoir lieu.

 

L’inutile passion qui le consume devient alors un mal opiniâtre et profond. Son teint se flétrit, son regard perd sa vivacité, il vit à l’écart, sombre, soucieux, taciturne. Bref, il est a-mou-reux !

 

Son oncle prêtre se rend compte de ses changements d’humeur. S’agit-il de Fabien de Lautrec ou de son parrain Etienne de Toucheboeuf de Beaumont de Junies , mort en 1751 ? Pour le moment, je ne sais. Il essaie de raisonner son neveu puis la jeune fille. Mais ce faisant, il en tombe amoureux à son tour. Enfer et damnation !

 

Etienne de Lautrec en perd complètement la raison. Il saisit ses armes, suit les traces de son oncle, le rejoint au pied de l’autel et le frappe à mort.

 

Le 22 juillet 1754, Etienne de Lautrec est enfermé dans les cachots de Ham, dans un réduit fort obscur. Toujours couché, avec une barbe démesurée, il apprivoise les rats et les souris lui tenant compagnie. En 1782, Monsieur d’Avricourt, son geôlier, obtient un logement plus sain, des vêtements plus sains de même que 600 livres en plus des 30 livres annuelles qui lui ont été allouées. En 1795, après plus de quarante-ans de captivité, Etienne de Lautrec est libéré avec le droit d’aller n’importe où en France. Mais où aller ? Il n’a plus de proches parents Lautrec. Sa fille naturelle, Marie-Clémentine, infirme, est aux bons soins de la famille de son lointain cousin et le connaît-elle seulement. Elle était si petite quand il a été enfermé. Peut-il rester à Ham ? On le lui accorde bien volontiers. Il y mourra le 14 pluviôse an 3.