C’est parfois la question que je me pose quand j’entends les réflexions autour de moi à propos de mon métier. Et que je ne suis pas le seul à entendre. « Tu ferais bien d’avoir une solution de repli. Tu fais un autre métier, alimentaire comme ça tu es sûr d’avoir tout le temps de l’argent sur le compte bancaire, et la généalogie ben c’est en plus ! »

 

Jihae Shin, de la Wisconsin School of Business, et Katherine Milkman, de la Wharton School, ont mené une étude auprès de 160 étudiants  sur la question de la mise en place d’un plan B, la moitié des étudiants ayant été incité à réfléchir sur la formulation de celui-ci avant l’exercice qu’elles leur proposaient. Le but étant de mesurer la performance des deux groupes. Leurs questions : Sommes-nous moins susceptibles d’atteindre nos objectifs quand nous pensons à ce que nous ferons dans l’éventualité d’un échec ? Les plans B peuvent-ils avoir un effet contre-productif ? Leur étude a répondu positivement à ces deux questions. Je me suis interrogé du coup : qu’en est-il de la généalogie professionnelle ?

 

Ben non ! La généalogie ce n’est pas en plus. Si je fais ce métier, c’est d’abord parce que je m’éclate, que je me lève tous les matins avec plaisir, sans boule au ventre. Faire autre chose, réfléchir à autre chose, cela peut aussi donner de la fatigue cognitive. Si on est sûr d’avoir une « récompense » à côté, un salaire si vous préférez, on peut moins désirer l’argent que l’on peut gagner : J’ai une sécurité alors la généalogie, je ferais plus tard.

 

Certes, cela apporte un confort psychologique. Certes, cela réduit le sentiment d’incertitude engendré par la situation. En cas d’échec, eh bien pas besoin de s’appesantir dessus. On a l’autre métier. Mais si on prend un plan B, on consacre moins d’efforts aux objectifs que l’on veut atteindre professionnellement au niveau généalogie.

 

Alors oui je sais le métier est difficile. Ceux installés n’aident pas ceux qui veulent le faire. Ou très peu.  Comme si elle était un pré carré. Comme s’il n’y avait pas de place pour tout le monde. Comme si la généalogie professionnelle, ce ne devait répondre qu’à une vision très précise. Mais si on y va en se préparant à l’échec, on a plus de chances d’échouer.

 

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas envisager un plan B, simplement qu’il faut l’envisager quand il n’y a pas d’autres solutions. Et ce plan B peut alors être envisagé avec l’aide d’autres personnes pour bien y réfléchir et ne pas tourner en rond.  Ce qui est complètement différent comme démarche.