J’ai beaucoup aimé l’article sur le blog Généalogie Pratique qui porte cet intitulé et que vous trouverez ici : http://www.genealogiepratique.fr/la-genealogie-pourtant-ca-coule-de-sources/
Je suis en effet parfaitement d’accord avec lui. Mais mes côtés professoral et entrepreneurial ne peuvent que ressortir à cette lecture. Surtout sur deux points : les photos des actes et la formation (bien sûr).
Peut-être faut-il former les généalogistes à sourcer leur généalogie ? Choisir une façon de noter les sources au niveau national et la diffuser à l’ensemble de la sphère généalogique ?
Plutôt que de prendre systématiquement une photo (qui peut ensuite ne pas être sourcée et rester IMG 20170819 (1) comme j’en ai vu parfois ou qui peut être sourcée de manière trop longue pour qu’on puisse s’en souvenir) et avoir un disque dur rempli de celles-ci, on peut écrire, par exemple :
AD 81 6 E 19/266 Me Devic, notaire de Castres, Folio 82 : Le 30.06.1658 Pierre Lautrec, maître blancher, confesse devoir à Antoine Sirven, bourgeois habitant Castres, la somme de 120 livres payable dans un an. Quittance le 15.07.1659.
L’acte nous aurait pris trois photos :
- une photo de la côte : mais quel département ? Quel notaire ? A quel endroit ? Si je ne le note pas à côté sur un document et que je ne reporte pas ces informations quand je vais mettre mes photos dans l’ordinateur, cette photo est inutile et ne me sert à rien.
- et deux photos pour l’acte en lui-même (il est en effet sur deux pages).
Là nous avons trois lignes, sourcées. En lui-même cet acte n’a pas beaucoup d’importance. Rien sur sa famille. On aurait pu le laisser tomber. Sauf que si on cherche ses dates de vie et que les registres paroissiaux n’existent plus, on sait qu’à cette date il est en vie et maître blancher. On sait aussi que, plus tard, quand on aura le temps, on pourra aller dépouiller ce notaire pour voir s’il peut m’en dire plus sur la vie de ce personnage. C’est mieux que rien.
De même, en lisant l’acte, je me rends compte qu’il sait signer. Je prends donc la photo de ce qui est à mes yeux plus important : la signature. Et rien d’autre. Et je la source :
AD 81 6 E 19/266 Me Devic, notaire de Castres, Folio 82 : signature de Pierre Lautrec, maître blancher de Castres en 1658.
Donc cahier ou fchier à côté dans lequel je note la date du jour de la photo, la côte, le lieu des Archives où je suis, et le nombre de photos, acte par acte. Parce que…
Les photos, si je ne les classe pas de suite, j’oublie. Et je me retrouve avec un stock trop important pour en faire quoi que ce soit : J’ai 36 000 photos à ranger te je n’ai rien noté! Damned ! J’étais où déjà ? Elles concernent quoi ? Même problème que les photos de vacances. Il ne faut pas croire le contraire. Quand je vois des généalogistes qui prennent en rafale des actes aux Archives sans rien noter les concernant, j’espère pour eux qu’ils les traitent de suite le soir. Parce que sinon….
Ce qui veut dire à mon sens une formation quasi-obligatoire en généalogie ne serait-ce que pour arrêter de croire que, parce qu’on a la photo, la question est réglée. Non, non, non. Il va falloir prendre le temps de lire l’acte et de noter les informations importantes. Pas seulement les stocker.
Et croire aussi que, parce qu’on a un logiciel de généalogie, on peut tout de suite s’y repérer, est tout aussi faux. Crayon à papier, gomme, papier. Et je comprends ce qui se passe avant de rentrer les informations dans le logiciel. Je les rentrerais plus vite.
Je crois que pour bien sourcer, il faut avant comprendre ce que l’on fait, le sens qu’on lui donne. Je ne suis ni un collectionneur d’ancêtres, ni un collectionneur de photos. Je suis un généalogiste. Quelqu’un qui passe son temps dans les archives, certes à faire le squelette de sa famille mais aussi à lui donner de la chair (donc je sors des archives numérisées, des sites Internet où il y a déjà la généalogie que je peux recopier sans me fatiguer et je vais voir ailleurs, en salle d’Archives, ce qui s’y passe). Et donc là, me poser la question : Qu’est-ce qui m’est vraiment utile ?
Les sites de type Généanet, Filae et consorts pourraient aussi proposer des formations à leurs utilisateurs pour bien sourcer. Plus leurs arbres sont sourcés, plus leur fiabilité s’accroît (et ainsi la confiance de leurs utilisateurs en eux). Entre un site qui vous apprend à sourcer, dont les généalogies sont bien référencées, prouvées, et un site qui laisse l’anarchie s’installer et pour lequel dans tous les arbres qu’il peut détenir, certains sont sourcés, d’autres non, où les données se recopient (et parfois les erreurs d’un arbre à l’autre), vers lequel choisirez-vous d’aller ? A votre avis ? Quitte à proposer des réductions (temporaires) pour ceux qui sourcent, histoire d’inciter ses utilisateurs à le faire. Une idée comme une autre.
Sourcer c’est primordial.
6 réponses à “La généalogie ça coule de sources”
Monsieur Cosson,
Merci pour ce complement à mon billet. C’est toujours très interessant de lire les avis et commentaires d’un maximum de personnes. Je suis parfaitement d’accord avec ce que vous écrivez.
Cordialement,
Laurent – GenealogiePratique.fr
Bonjour Monsieur Mompouet,
et merci pour votre commentaire.
J’ai commencé par rédiger un commentaire sur votre blog puis quand je me suis rendu compte de sa longueur, j’ai préféré le basculer sur mon blog en vous citant. C’était plus simple. Vous m’avez beaucoup inspiré. Merci pour votre article et d’avoir lancé le sujet.
Cordialement,
Stéphane Cosson
Quand j’ai commencé sérieusement la généalogie, il y a 7 ou 8 ans, avec mon beau logiciel, je me suis posé la question sur comment on remplit la zone Sources. Avec mon lourd passé de chef comptable, j’ai cherché s’il y avait une norme, j’ai meme posé la question sur deux forums, celui de Geneanet et celui d’Heredis. Je crois que j’attends encore la réponse 🙂
Après pour le nommage de la source, le principal est à mon avis qu’il parle à celui qui l’utilise et qu’il permette à un tiers de retrouver facilement le document. Ce qui compte, c’est que l’information soit sourcée 🙂
Quant aux gens qui prennent des photos en rafale aux archives, je pense que comme moi, ils commencent par photographier la tranche du classeur, qui indique la cote consultée, avant chaque lot de photos. Ca aide bien à s’y retrouver le soir ou le lendemain.
Bonjour Brigitte,
Merci pour le commentaire. Effectivement, ce qui compte c’est que l’information soit sourcée.
Est-ce que photographier la tranche du classeur qui indique la cote consultée est suffisant ? Si vous photographiez plusieurs actes dans un même document, est-ce que vous photographiez à chaque fois la cote ? Ou bien est-ce que vous copiez-collez chez vous cette photo pour qu’elle apparaisse dans les fichiers comprenant chaque acte ?
Ce sont des réflexions que je me fais aussi dans le cadre de ma pratique. Je ne sais pas quelle est la meilleure solution.
je re-photographie la tranche à chaque fois. Ce n’est pas une source, juste le souvenir de la cote, que je garde avec les photos. Comme ca au pire, si je les traite le lendemain, ou une semaine après parfois – honte à moi – j’ai l’indication de la cote. J’ai essayé le cahier, mais la pratique ne me convenait pas. Depuis 2-3 ans que je photographie systématiquement la cote, je ne me suis plus demandé où j’avais trouvé ca. En revanche, pourquoi je l’avais photographie, ou pire, où j’avais mis les photos sur mn disque dur, si malheureusement 🙂
Bonne journée
[…] ne notent par leurs sources dans les sites de partage en ligne. Dans l’article “La généalogie ça coule de sources” , Stéphane Cosson lui répond en évoquant la différences entre une photographie […]