Le 4 avril 1616, devant le notaire, Pierre Portal, Antoine Delmas, Antoine et Pierre Marty, consuls de Milhars, baillent à Jean Vidal, tisserand, et à Charles Laville, brassier, le service des cloches. Ils devront servir celles-ci suivant l’ancienne coutume et ce pour un an entier, complet et révolu commençant le jour même et finissant le 4 avril 1617.

 

Pour cela, ils recevront un civayer, c’est-à-dire 2 penes et demi-quart de paie pour le prix gros et un quart de  pene pour chaque quartier. 2 penes et demi-quart et un quart de pene, certes mais de quoi ? Tout simplement de céréales qui leur seront fournies par l’ensemble des villageois pour le service rendu quotidiennement pendant un an.

 

En outre, les consuls leur octroient toute aventure de sonner les cloches tant pour les enterrements, les honneurs funèbres et autres, à charge pour eux de sonner mâtines (la fin de la nuit, avant les laudes qui étaient au lever du soleil) et complies (la dernière prière du soir avant d’aller se coucher).

 

Les  voilà donc « mestre de la campana » ou campanier comme on dit chez nous. Le sonneur de cloches mettait donc en branle les cloches de l’église matin, midi et soir pour l’angélus.  Chaque angélus était différent pour chaque église, afin qu’il soit possible de distinguer une église d’une autre. Pour la messe, il sonnait un coup un quart d’heure avant celle-ci puis un coup à heure précise.

 

Au décès d’un paroissien, il sonnait un coup sur chaque cloche pour un enfant, deux coups pour une femme, trois coups pour un homme et quatre coups s’il s’agissait du prêtre. Il creusait aussi la fosse si le village n’avait pas de fossoyeur, portait la croix et le bénitier. De même, il balayait l’église.

 

Ce qui est étonnant dans cet acte, c’est que le bail soit pour un  an. Apprendre à sonner les cloches ne s’apprend pas si vite. D’habitude, le sonneur est là pour plusieurs années avant de chercher un apprenti pour lui passer le flambeau. Donc là, un bail d’un an…  Pourquoi ?