Je ne sais pas pour mes collègues, mais pour moi, prendre un stagiaire, pendant un temps « intéressant » tant pour lui que pour moi, pour pouvoir lui montrer une partie ou tout mon métier, pour pouvoir lui donner envie, cela me revigore. Un temps « intéressant » c’est pour moi un minimum de 15 jours. Une semaine à l’extrême rigueur mais pas en-dessous.

 

J’aime prendre le temps d’expliquer, de montrer. J’aime que la personne ait le temps de se rendre compte par elle-même de ce que je fais, en fonction de ses compétences bien sûr. Si elle n’a pas appris la paléographie, je ne vais pas la mettre à lire des documents d’Ancien Régime. Nous resterons sur le XIXème, le début du XXème.  Je prévois donc le travail avant que la personne n’arrive dans mes locaux.

 

Pour moi, la relation humaine est importante. Savoir dire avec délicatesse, répondre à des questions profondes, émotionnelles. C’est pour moi le fondement du métier.  Au-delà de la compétence technique. Être présent auprès des personnes que j’accueille, ne pas les lâcher.

 

Je les laisse s’approprier le travail en douceur. A ses côtés d’abord puis petit à petit, je lâche la bride. En douceur, je les laisse digérer les documents, les informations que nous avons lu ensemble ou que j’ai laissé lire seuls.

 

J’essaie de faire éclore la passion. J’y mets toute la mienne pour transmettre. C’est important que le stagiaire se sente bien dans sa peau car le métier n’est pas facile. C’est un métier où on peut avoir besoin d’appui. Généalogiste, cela coûte en déplacement, en temps. Son prix est difficile à vendre. J’ai envie de tout montrer. En douceur.

 

J’emploie le terme « douceur » à plusieurs reprises mais c’est vraiment important. Primordial à mes yeux. Parce qu’un stagiaire heureux c’est un stagiaire qui peut être un bon ambassadeur. De mon entreprise ou plus simplement du métier que j’exerce. Quand je le vois repartir avec la banane, en me disant : « vous me tenez au courant de la suite de ce que j’ai travaillé ! », je suis ravi.

 

Accueillir un stagiaire, cela me donne une de ces pêches !