Actuellement, pour une cliente, je suis en train de rechercher une branche de la famille Lautrec. Famille que je connais bien. S’il en est une sur laquelle je fais des recherches longuement et de manière relativement constante, ce sont bien mes Lautrec.

Là, nous sommes au tout début du XVIIème siècle. Cette branche se situe à Belmont-sur-Rance, en Aveyron. Des Lautrec, j’en ai tout autour, dans les communes entourant Belmont. Une branche par commune. A mon avis, d’une manière ou d’une autre, toutes vont se raccrocher les unes aux autres à un moment donné. Certaines ont la particule, d’autres non.

Cette branche-là ?Cela dépend. La particule est mouvante : un coup oui, un coup non. Un coup oui et non dans le même acte pour la même personne. Les notaires ne semblent pas trop savoir s’ils doivent la mettre ou pas. Alors ils hésitent. Se tâtent. Je la mets. Je l’enlève. Je la remets. Non mais c’est fini oui ?

Les filles l’ont toujours mais ça c’est normal. C’est une particule que je qualifie d’appartenance familiale. Je ne sais pas si c’est le bon terme. Anglèse, fille de la famille Lautrec, devient dans tous les actes où elle apparaît Anglèse de Lautrec alors que son père peut être simplement Pierre Lautrec ou Pierre de Lautrec.

Mais les hommes ? Pourquoi ces changements ? Tant que je ne suis pas remonté plus haut dans le temps, j’ai deux explications, deux hypothèses possibles :

1/la branche est en train de déroger. Elle est issue d’un membre de la famille noble, qui n’est géographiquement pas très loin, mais on commence à en perdre le souvenir. Ce membre serait donc trois ou quatre générations au-dessus, voire plus mais guère.

2/la branche est illégitime.

De ce que j’en sais pour le moment, les hommes sont qualifiés de « laboureur ». Mais ce ne sont pas des pauvres au vu de l’argent qu’ils prêtent tous azimuts et très souvent aux autres membres de la communauté et aux dons qu’ils font pour les bonnes oeuvres au moment de leurs testaments : 300 livres par ci, 400 livres par là. Peu de laboureurs peuvent se le permettre.

Ne sachant pas pour le moment quelle explication est la bonne, je parle de particule « mouvant du flanc senestre ». Un petit clin d’oeil  à l’héraldique quand une figure, comme le dextrochère, apparaît sortant d’un bord de l’écu. La famille est en train de sortir pour moi, dans les deux cas, de la mémoire noble. Quel armorial, quel généalogiste royal  à l’époque va s’intéresser à une branche qui a dérogé ou qui est illégitime, surtout s’il n’y a aucun fait d’armes, aucun personnage sortant du commun ? Personnellement, je n’en vois aucun.

Mémoire noble car, pour le moment, de toutes les familles paysannes que j’ai pu trouver jusqu’à présent, toutes à un moment ou à un autre se rattachent aux Lautrec nobles, notamment aux branches auxquelles  peu de généalogistes officiels se sont intéressées car cadettes, voire cadettes de cadettes. Je n’en connais pas qui portent ce nom par hasard.

La sortir de l’oubli actuellement est par contre un vrai plaisir. Là je sais que, sans difficulté aucune, je vais pouvoir remonter jusque dans les années 1580, fin des registres paroissiaux de la commune de Belmont. Je salive déjà d’avance des découvertes que je vais pouvoir faire du côté des notaires.