Je ne pensais pas écrire un nouvel article sur lui si vite. Mais Ju Loz, un de mes étudiants du DU à distance, vivant à Nantes, s’est proposé de m’aller au cimetière Saint Jacques photographier la tombe. Et il m’a alors transformé en Marsupilami. HOUBA !

marsupilami

Je m’explique : non seulement, il m’a photographié l’emplacement de la tombe d’Adam mais il a discuté avec la gardienne du cimetière et a consulté les archives. L’employée municipale qu’il a rencontré lui a en effet montré l’original du registre des inhumations. Elle lui a aussi montré le registre de facturation de chaque concession (qu’on ne trouve que sur place), mais il n’y a aucune indication au 2 février 1938 concernant Adam Chauvet. C’est la municipalité qui a réglé les frais d’inhumation.
Elle lui a dit que le corps a pu effectivement rester à l’Hôtel Dieu pendant tout ce temps, selon elle parce qu’il était anonyme et que son identité a été vérifiée plus tard par quelqu’un de la famille, d’où l’inhumation en février 1938… Vérifiée plus tard par la famille…. A l’époque, la seule famille qui lui reste c’est ma grand-mère, sa soeur. Ont-ils attendu qu’elle rentre en métropole ? Bon il va falloir vraiment que je demande le dossier militaire de mon grand-père pour que je puisse avoir une chronologie correcte. Parce que ma grand-mère me disait que de retour en métropole, ils avaient été envoyé à… Dunkerque (bonjour le choc thermique). Tunisie – Dunkerque, j’ose même pas imaginer le changement que cela a dû être ! Et que mon grand-père avait profité de la Seconde Guerre Mondiale et de la Débâcle pour redescendre tout le monde dans le sud (Rodez en l’occurrence). A-t-elle fait alors un détour par Nantes pour enterrer son frère ?
Elle a aussi précisé à Ju Loz que la tombe a pu rester 5 ans minimum, peut-être 10, avant qu’elle ne soit relevée et que ses restes soient déposés à l’ossuaire. Et il m’envoie les photos. Houba Houba Hop !dsc_1203bis

Deuxième question : pourquoi sa compagne n’at-elle pas identifié le corps ? Etait-il toujours avec elle ? Et qui est-elle ? Et là Ju Loz m’apporte un début de réponse (peut-être). Il m’envoie aussi (ils sont bien mes étudiants, je le dis et redis d’année en année) un article d’Ouest-Eclair en date du 9 mai 1935 qui nous dit ceci : Une dame Pouvreau, 21 ans, ouvrière d’usine, sans domicile fixe, a porté plainte contre son ami , Adam Chauvet, 24 ans, manoeuvre, qui, l’autre soir, lui a porté deux gifles, rue Porte-Neuve. Procès-verbal pour violences légères a été dressé contre Chauvet.

Comme il est Nantais et qu’il connaît sa ville, Ju Loz m’apporte quelques précisions supplémentaires : La rue Porte Neuve est dans le quartier du Marchix.  La rue du Marchix et ses alentours étaient un vieux quarter de Nantes, insalubre, qui a été détruit pendant les bombardements sur la ville en 1943. Or, en 1930, quand Adam Chauvet père décède, il est domicilié 26 rue du Marchix. Il est donc fort possible qu’Adam Chauvet fils habite le secteur lui aussi.

La dame Pouvreau, vu son âge, serait-elle la mère de ses deux enfants ? La plainte et le procès-verbal doivent se retrouver aux Archives Départementales de Loire-Atlantique. Peut-être qu’ils nous en apprendront plus. Je vais lorgner vers les archives avec la lubricité du loup de Tex Avery.

Vous voulez savoir dans quel état il m’a mis ? Allez donc visionner ces 23 secondes sur Youtube ! Vous comprendrez de suite :